Dissertation de Philosophie s'interrogeant sur la capacité pour l'art de conjurer la mort.
[...] Une telle survivance végétative n'est en fait qu'une survie, si bien que la création artistique ne permet pas de conjurer la mort. Nous pouvons également citer les stoïciens qui insistent beaucoup sur ce caractère inéluctable de la mort, de la disparition et du retour au néant. Il existe un paradoxe très complexe du statut de la mort dans la création artistique. En effet, la mort peut être employée comme objet artistiquement représenté et sera alors considérée comme vecteur de beauté. [...]
[...] Epicure souligne le caractère inconnaissable de la mort. Il est donc impossible de la conjurer puisque nous ne savons pas comment procéder. Tout ce que l'œuvre d'art peut accomplir est alors de conjurer non la mort mais la peur de la mort. Créer une œuvre serait alors apprendre à bien mourir. Pour conclure, nous pouvons dire que l'art permet de conjurer la mort dans la mesure où l'artiste accouche d'une œuvre qui lui subsiste et qui lui permet de survivre en échappant à l'oubli. [...]
[...] Nous pouvons citer Le Phédon, un dialogue de Platon qui pose la question de l'immortalité de l'âme. En effet, l'âme est parente des Idées, réalités intelligibles, éternellement identiques à ellesmêmes, non soumises au changement comme le sont les choses sensibles. Si la vie du corps ne peut perdurer à la mort, en revanche la vie de l'âme y parvient puisque étant immatérielle, elle est fortement immortelle. L'œuvre ne fixe pas l'âme de l'artiste dans la matière mais elle constitue un indice de la présence de l'âme. [...]
[...] Elle permet alors à l'homme de devenir créateur de lui-même, de considérer son existence comme une œuvre d'art. L'art, étant la grande santé selon Nietzsche, se voit alors capable de conjurer la mort. Or, est-il réellement possible, par un acte humain et esthétique, de conjurer la mort, un phénomène physique et inéluctable ? S'il existe bien un fait que nul ne puisse échapper, c'est la mort. Quoi que nous ayons accompli, qui que nous soyons, génie ou ignorant, tous y passent. Personne n'échappe à la mort. [...]
[...] Enfin Nietzsche ne part-il pas du principe que toute vie repousse déjà la mort ? Quel rôle peut jouer la volonté de puissance ? Or, dans un deuxième temps, nous nous demanderons s'il est réellement possible que l'art combatte la mort. Le passage du temps n'est-il pas fatal ? Pouvons-nous dire que l'art, en employant la mort comme objet représenté, la conjure ? Enfin ne s'avère-t-il pas impossible de la conjurer, pour l'excellente raison que nous n'avons aucune idée quant au moyen à employé pour la conjurer comme le dit Epicure ? [...]
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