Saint-Augustin disait : « L'Homme est à la fois le plus proche et le plus éloigné de lui-même ». Cette citation exprime le paradoxe suivant : Etre soi-même signifie avoir pleinement connaissance de soi, de son identité. Celle-ci peut paraître évidente pour la bonne raison que nous nous fréquentons depuis notre naissance et qu'il est évident que l'accès que nous avons de nous-mêmes par notre conscience est une voie royale pour admettre que s'il y a qu'une seule chose que nous connaissions, c'est bien nous-mêmes. Or la réflexion est difficile car le sujet est en même temps objet. En effet, il est complexe d'être objectif à propos de soi-même, c'est-à-dire de se transformer en objet de connaissance. Nous ne serions alors pas totalement transparents à nous-mêmes...
[...] Ces souvenirs ne font plus parti de sa mémoire. Locke dirait alors que ce n'est plus la même personne puisque selon lui la réflexivité de la conscience est nécessaire pour établir l'identité personnelle. D'où la théorie de Reid : le général est et n'est pas, dans le même temps, la même personne que celui qui fut fouetté à l'école donc la mémoire n'est pas un critère suffisant pour l'identité personnelle. II- Des sentiments nous font éprouver que nous ne sommes pas authentiques Nous faisons parfois l'expérience des illusions qui nous font douter car la nature humaine n'est pas un système déterminé par des lois. [...]
[...] La question centrale est alors de savoir si ce cerveau a raison de croire ce qu'il croit car rien ne prouve avec certitude que nos perceptions correspondent à la réalité pour vérifier qu'il existe un monde autour de nous. Or nous avons accès à la réalité que par nos perceptions : nous ne pouvons pas savoir avec certitude que ce que nous percevons est bien le réel lui-même. Par ailleurs, Descartes prétend qu'il existe un argument permettant de douter des vérités de raison; c'est l'argument du malin génie. [...]
[...] Enfin, nous pouvons souligner que cette conquête n'est jamais pleine ni assurée, qu'elle nous engage dans un travail infini vers nous-mêmes. La sagesse (Sophia) est le but ultime recherché (philo). Elle est un horizon vers lequel on peut progresser. Conclusion Peut-être, être un sujet, c'est avoir une conscience et un inconscient et apprendre à vivre avec les deux. En effet, être soi c'est intégrer ses multiples facettes, la diversité de nos visages, la mobilité de nos états. Mais tout au long de notre vie, notre être est conféré à je activité qui assure l'unité et la dignité du sujet pensant. [...]
[...] Cette démarche est possible car l'être humain est perfectible. Il a la possibilité de progresser, de s'émanciper intellectuellement : Sapere Audere ! était la devise de Kant. Quant à Spinoza, il disait : Les Hommes se croient libres par cela seul qu'ils sont conscients de leurs actions et ignorants des causes qui le déterminent. Jusqu'à lui, on pensait que l'esprit pouvait contrôler le corps. On peut alors définir la morale comme étant l'entreprise de domination des passions par la volonté. [...]
[...] On peut illustrer ce fait avec l'exemple de l'enfant qui ne dit pas je car il n'a encore aucune identité/unité, et son expérience est éclatée en une diversité et une multiplicité de vécus. Il parle de lui à la troisième période jusqu'au moment où prendra place dans son existence la conscience, qui unifiera ses expériences passées, présentes et futures et sera le fil conducteur qui fonde l'unité et l'identité d'un être dans le temps. Cependant, il y a des expériences où la certitude d'être soi cesse. [...]
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