Dissertation de Philosophie (niveau Lycée) ayant comme sujet : "La parole est-elle une alternative à la violence ?".
[...] Dans les faits, la parole ne réussit pas toujours à remplacer la violence En face de la violence, la parole n'est pas toute puissante car la violence prend une forme d'oppression, il faut parfois que les opprimés se révoltent, et dans certains cas, cela se fait dans la violence. L'usage de la violence est parfois légitime. La violence n'est pas prête d'être remise en question par la parole. Le violent, quand il parle, utilise des paroles de mauvaise foi, il utilise des arguments qui jouent bien sûr en sa faveur. La parole de la violence est une fausse parole. [...]
[...] Platon montre comment la rhétorique peut être au service de la violence et de la force. Il faut savoir parler et manier les mots pour obtenir le pouvoir sur les autres, souvent, pour persuader la foule, l'orateur abonde dans le sens de la foule. C'est de cette manière qu'Hitler a manipulé la foule. Enfin, la parole peut être de manière explicite au service de la violence. La parole directe comme les appels à la haine, cela relance ou éveille la haine enfouie chez certaines personnes. [...]
[...] S'il entre dans le jeu de la discussion, le violent doit alors accepter de dire les raisons de ses exigences et de les soumettre au jugement de son interlocuteur qui en l'occurrence ne peut manquer d'en faire remarquer le caractère égoïste. Il devra alors continuer de s'expliquer au risque de devoir connaître le caractère injuste de ses prétentions et d'y renoncer finalement. Discuter conduit donc à accepter de se décentrer de son ego, de dépasser l'attachement aveugle à soi. Au début de la discussion, chacun cherche à avoir raison mais au cours de cette discussion on est conduit à se demander si finalement on a bien raison ! [...]
[...] La violence traduit une forme de cécité à l'autre qui n'est pas vécu comme interlocuteur possible ou comme auxiliaire mais seulement comme un obstacle dont il s'agit de se débarrasser pour parvenir à ses fins. La violence est par nature égocentrique. Elle instaure une relation dissymétrique où le plus fort domine et l'emporte de ce simple fait sur le plus faible. La parole n'apparaît elle pas de son côté comme l'exact contraire de la violence ? En effet, elle rend d'abord inutile le rapport direct du corps en introduisant entre les personnes la médiation des mots. [...]
[...] La parole est elle une alternative à la violence ? Notre civilisation avance dans le temps, elle vieillit sans que la violence ait réussit à disparaître des rapports humains. Il semble même qu'elle continue d'apparaître comme une manière aussi radicale qu'efficace d'imposer ses intérêts et de régler les litiges entre les individus ou les peuples. Parallèlement à ces débordements de violence, on entend faire l'éloge de la discussion comme si celle-ci était le recours par excellence face à la violence, capable de la contenir voire de la désamorcer. [...]
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