L'opinion a t-elle toujours tord ? Comment déterminer une vérité de l'opinion et quel sens y a-t-il à parler d'opinion vraie ?
[...] L'opinion, en effet, n'est pas animée par un souci d'objectivité, sans quoi elle ne serait pas opinion, elle est plutôt l'expression de la vérité du sujet qui l'énonce. B. L'opinion est capable d'une certaine sincérité Ce qui est vrai dès lors dans l'opinion est le fait qu'elle soit effectivement tenue pour vraie. Lorsque je déclare mon opinion je la veux et la crois vraie, d'autant plus si je ne considère pas que ce n'est qu'une opinion et si je n'ai pas encore réfléchi à ce qu'était l'opinion. Dans l'aveuglement de l'opinion, il y a donc une certaine vérité, celle d'un sujet qui parle en toute sincérité. [...]
[...] « L'opinion est le fait de tenir quelque chose pour vrai avec la conscience d'une insuffisance subjective aussi bien qu'objective de ce jugement », dit Kant et il semble donc impossible d'accorder à l'opinion la faculté de produire une quelconque vérité. Dès lors, si l'on veut encore la penser capable de vérité, celle-ci est à chercher au-delà de ce qu'énonce l'opinion. Et c'est alors dans un sens psychologique qu'il faut comprendre la vérité dont l'opinion est capable et poser que l'opinion dit sa vérité, elle est l'expression sincère d'un sentiment, autrement dit, l'opinion vraie est l'opinion qui ne ment pas. [...]
[...] Transition Si mon opinion est ce que je tiens pour vrai, elle est à ce titre inattaquable. On le voit, accorder ainsi à l'opinion une certaine capacité à produire la vérité revient à dénaturer et même à purement nier le concept de vérité. La confrontation des opinions en tant que telles est parfaitement stérile ; il existe dans cette rencontre un statu quo préalable qui fait que l'opinion est toujours et irrémédiablement l'autre de l'opinion L'opinion n'est capable que d'une apparence de vérité A. [...]
[...] Cela suppose cependant que l'on admette par ailleurs qu'il y a un sens à parler de degrés de vérité. B. L'opinion ne se discute pas Ce qui demeure cependant évident c'est que si l'opinion peut être vraie et donc capable d'une certaine vérité, elle est en revanche incapable de dire pourquoi elle est telle, ni en quoi l'opinion contraire est à rejeter. C'est cette caractéristique de l'opinion, le fait qu'elle ne s'explique pas vraiment, qui fait dire à Platon dans La République que l'opinion est une connaissance empirique et inférieure. [...]
[...] Cette vérité de l'opinion se rapproche de l'idée de sincérité et même de celle d'authenticité. L'opinion serait vraie dans l'exacte mesure où elle ne ment pas, où elle correspond à un sentiment vrai, à l'expression d'un désir authentique. Cet ultime aspect de l'opinion n'est pas à négliger en particulier lorsque l'on s'interroge sur le devenir des régimes démocratiques modernes. On sait l'importance que l'opinion prend dans ce type de sociétés et notamment l'importance du référendum comme preuve directe de la souveraineté du peuple. [...]
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