Dans notre société, la mort est perçue comme lointaine, on ne s'en soucie pas, cela n'arrive qu'aux autres, pas à nos proches, et encore moins à nous. Ainsi on dit : « on meurt un jour », le « on » est impersonnel, nous ne sommes pas concernés directement. Que ce soit notre mort ou celle de nos proches, on se la cache. Pourtant, nous y sommes confrontés un jour ou l'autre, qu'il s'agisse de notre propre mort ou de celle d'un autre, et avec elle le deuil. Elle fait donc pleinement partie de notre vie.
Est-il légitime de vouloir occulter la mort ?
Nous étudierons successivement en quoi le déni de la mort peut permettre de vivre pleinement, puis la souffrance et la peur qui découlent de ce refus d'accepter la mort, et pourquoi l'homme doit accepter la mort de par sa nature.
Dans un premier temps, nous allons étudier en quoi le déni de la mort peut permettre de vivre pleinement. Tout d'abord, l'homme considère parfois que pour profiter de la vie il ne lui faut pas penser à la mort, la tenir éloignée de lui et de sa conscience, en quelque sorte être insouciant. La pensée de la mort l'empêcherait de réaliser ce dont il a envie, cela l'amènerait au défaitisme, au fatalisme. En ce sens Vauvenargues défend l'idée d'insouciance : « la pensée de la mort nous trompe, car elle nous fait oublier de vivre ». En effet, vivre, c'est se projeter dans l'avenir, entreprendre des projets. Or, si à chaque fois que nous entreprenons quelque chose nous vient à l'esprit que la mort peut survenir à n'importe quel moment, qu'elle est inéluctable, que notre projet sera anéantis en l'espace d'un instant, si nous confrontons à chaque fois l'idée de mort à nos projections dans le futur, nous pouvons alors nous demander « à quoi bon ? ». (...)
[...] Est-il légitime de vouloir occulter la mort ? Dans notre société, la mort est perçue comme lointaine, on ne s'en soucie pas, cela n'arrive qu'aux autres, pas à nos proches, et encore moins à nous. Ainsi on dit : on meurt un jour le on est impersonnel, nous ne sommes pas concernés directement. Que ce soit notre mort ou celle de nos proches, on se la cache. Pourtant, nous y sommes confrontés un jour ou l'autre, qu'il s'agisse de notre propre mort ou de celle d'un autre, et avec elle le deuil. [...]
[...] En réalité, cela lui apporte souffrance et peur, et l'éloigne de sa véritable nature, de sa conscience et de sa liberté. Être un homme c'est être conscient de la mort. Il faut cependant ne pas accorder une importance trop grande à la mort dans notre vie, sous peine de tomber dans le défaitisme et de ne plus rien vouloir entreprendre sous prétexte que dans tout les cas, nous devons mourir. En conclusion, il nous faut être conscient de la mort dans une certaine mesure pour pouvoir vivre pleinement. Il n'est pas légitime de vouloir occulter la mort de notre esprit. [...]
[...] Faire face à la mort, c'est donc éviter des souffrances et ne plus être gouverné par une peur irrationnelle et des représentations. De plus, de par notre nature, l'homme doit accepter la mort. Tout d'abord, il doit faire face à la mort pour être totalement libre. L'homme qui occulte la mort se croît libre : il peut profiter de la vie comme bon lui semble. Cependant, si l'homme occulte la mort, c'est qu'il en a la connaissance : on ne peut se cacher quelque chose qu'on ne connaît pas. Il s'agit donc d'une fuite de la réalité. [...]
[...] Il semble alors nécessaire à l'homme de vivre sans penser à la mort. Cependant, en réalité, le refus d'accepter, de reconnaître la mort, entraîne la souffrance et la peur. Dans un premier temps, nous allons voir que le déni de l'existence de la mort entraîne la souffrance des individus qui y sont confrontés. En la reniant, on la connaît mal, elle est mystérieuse, subite, inattendue, brutale et violente : nous n'y sommes pas préparés, et comme lorsqu'on court sans entrainement avant, l'épreuve est d'autant plus difficile. [...]
[...] Ainsi, accepter la mort permet de limiter la souffrance mais aussi la peur de l'homme. Accepter la mort, c'est renoncer à son égo, ou du moins le faire taire. Notre égo nous pousse à nous faire croire que notre mort est lointaine, qu'elle n'arrive qu'aux autres, qu'à nous, cela ne peut nous arriver. Il nous contraint donc à ne pas penser à la réalité : la mort est partie inhérente de la vie. Pour cela, il incite à la peur de la mort. [...]
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