« Le but de la société est le bonheur commun ». C'est en ces termes, forts de sens, que débute la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1793. Répondant aux doctrines de la Révolution Française formulées quelques années plus tôt, cette citation témoigne de l'attente d'une population expiant le pouvoir en place de réaliser le bonheur de ses citoyens. Le bonheur, cet état de satisfaction ultime auquel aspirent les hommes. Pourtant, ces quelques mots couchés sur le papier, comme n'importe quel autre texte de droit positif, sèment un doute. Ils nous amènent à nous interroger sur la notion même de bonheur et sur la place qu'il occupe en politique, l'autorité publique agissant sur un territoire donné à la force de la loi, dans cette quête. Mais d'abord, le bonheur existe-t-il vraiment ? Et les politiques peuvent-ils nous promettre et amener au bonheur ? Autrement dit, doit-on attendre de la politique de nous conduire à l'optimum économique et social. Et ce dernier parvenu nous apporterait-il un doux sentiment de plénitude ? Enfin, les promesses religieuses, politiques ou autres, avec le risque de manipulation inhérent, ne sont-elles pas des formes de domination comme les autres ?
[...] Si la politique n'y peut rien, seul l'individu peut donc s'occuper de son bonheur. En faisant de cette quête le moteur de ses actions, l'homme se réalise profondément. Il cherche son équilibre, tente de façonner son quotidien comme il l'entend, selon ses valeurs, ses idéaux, sa personnalité, dans des activités professionnelles, culturelles ou mêmes sportives qui lui permettent de s'épanouir. De trouver une place dans la société, une fonction et s'y sentir pleinement impliqué. C'est en tout cas ce à quoi exhorte Voltaire avec sa célèbre métaphore qui conseille de « cultiver son jardin ». Mais le bonheur, c'est aussi les autres, c'est aussi d'être aimé. Ces petits moments de partage entre proches, de plaisirs partagés comme hors du temps. (...)
[...] De trouver une place dans la société, une fonction et s'y sentir pleinement impliqué. C'est en tout cas ce à quoi exhorte Voltaire avec sa célèbre métaphore qui conseille de cultiver son jardin Mais le bonheur, c'est aussi les autres, c'est aussi d'être aimé. Ces petits moments de partage entre proches, de plaisirs partagés comme hors du temps. Ainsi, la réalisation profonde de soi qui permet de toucher le bonheur existe quel que soit la situation économique et sociale du pays dans lequel on vit, quel que soit son niveau de vie. [...]
[...] Une véritable autarcie du sage, concentré sur la vraie sagesse, la culture de son âme. Pour cause, le propre du désir est d'être insatiable donc l'opulence n'amènera jamais l'individu à l'état de satisfaction recherchée. Pourtant, promesses politiques, discours commerciaux et prêches religieuses sont autant de propos s'appropriant quotidiennement le monopole du bonheur. Dans ces conditions, difficile de se libérer de ce dogmatisme plongeant l'individu dans le complexe de son insatisfaction, un malheur causé par une mauvaise image du bonheur. La religion relie étymologiquement les hommes. [...]
[...] Dénoncée par Marx comme l'opium du peuple les religions promettent à l'homme un bonheur illusoire qui est, pour l'auteur, nécessaire de combattre. Pour cause, les croyants subordonnent souvent leurs comportements civils aux préceptes de leur confession. Ce qui la rend encore plus dangereuse que l'Etat. Ce danger du discours extrapolé hors du champ politico-religieux pose le risque d'emprise d'individu sur autrui par les promesses, ces belles paroles invérifiables qui promettent un certain bonheur, ou une avancée sur sa route en tout cas et se concrétisent par mensonge, trahison, abus ou escroquerie. [...]
[...] Et ce dernier parvenu nous apporterait-il un doux sentiment de plénitude ? Enfin, les promesses religieuses, politiques ou autres, avec le risque de manipulation inhérent, ne sont- elles pas des formes de domination comme les autres ? Pour tenter de répondre à ces questions, nous développerons dans un premier temps l'idée selon laquelle l'essence même de la machine étatique est de viser à l'épanouissement de chacun dans la société avant de nuancer notre propos et expliquer le bonheur comme le sentiment le plus individuel qui soit. [...]
[...] Le bonheur est-il affaire de politique ? Le but de la société est le bonheur commun C'est en ces termes, forts de sens, que débute la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1793. Répondant aux doctrines de la Révolution Française formulées quelques années plus tôt, cette citation témoigne de l'attente d'une population expiant le pouvoir en place de réaliser le bonheur de ses citoyens. Le bonheur, cet état de satisfaction ultime auquel aspirent les hommes. Pourtant, ces quelques mots couchés sur le papier, comme n'importe quel autre texte de droit positif, sèment un doute. [...]
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