« Les Espagnols ont trouvé la ville de Mexico remplie de temples magnifiques et de vastes palais ; ce qui n'a point empêché Cortez de conquérir l'empire du Mexique avec six cent fantassins et seize chevaux. » Tocqueville, dans cet extrait de La Démocratie en Amérique, analyse le délitement de la société aztèque comme étant l'effet, non pas directement de l'invasion espagnole, mais de fragilités internes, dont les conquistadors ont tout au plus servi de révélateur. Venise offre un autre exemple de cette vulnérabilité. Envahie par les troupes napoléoniennes en 1797, elle ouvrit ses portes et renonça à la République sans véritablement offrir de résistance.
[...] L'exclusion des plus pauvres et la persistance des inégalités sociales mettent en cause la capacité de nos sociétés à intégrer l'ensemble de ses membres C'est le phénomène de l'exclusion qui, plus que la pauvreté en elle- même, pose à la société un défi en termes de cohésion Afin notamment de préserver l'homogénéité de la société, les pouvoirs publics ont adopté des mesures de protection des plus faibles et de redistribution des revenus. B. Le holisme des sociétés antiques ayant laissé place à un individualisme triomphant, nos sociétés sont fragilisées par des comportements apathiques La société est désormais composée d'individus préoccupés presque essentiellement par le souci de soi Le risque pour la société est désormais moins la révolte des individus, que leur indifférence tout et l'émiettement de la collectivité. C. [...]
[...] La société française a longtemps été fragilisée par ses lignes de fracture et par son instabilité politique. Freud déclarait d'ailleurs à propos des Français : C'est le peuple des épidémies psychiques, des conversions historiques de masse, et il n'a pas changé depuis le temps de Notre-Dame de Paris de Victor Hugo Depuis la Révolution, l'histoire institutionnelle française est en effet, jalonnée par les révolutions et autres journées parisiennes. Les expériences démocratiques et les réactions césaristes se sont succédé dans un pays déchiré par ses dissensions et apparemment incapable de se réunir autour d'une forme de gouvernement consensuelle. [...]
[...] Norbert Elias et Eric Dunning démontrent, dans Sport et civilisation, que les loisirs mimétiques, et notamment les spectacles sportifs, permettent à chacun d'exprimer au grand jour, dans un cadre délimité, ses instincts agressifs, tenus étroitement en bride par nos sociétés policées dont la structure laisse peu de place aux éclats spontanés et irréfléchis, même chez les individus les plus puissants qui ne peuvent jamais relâcher, sans mettre en danger leur position dans la société, la circonspection et la prévoyance nécessaire au contrôle des émotions Cette violence est tolérée dans la mesure où elle est contrôlée, encadrée par la société. Les joueurs en effet ne s'affrontent que dans le respect de règles précises. Elle est en outre essentiellement mimétique, c'est-à-dire imitée d'un véritable combat. Le sport moderne, contrairement aux jeux antiques destinés à la préparation de la guerre, établit une distance entre les participants, qui s'affrontent en tant que sportifs, et non en tant qu'individus. Le sport joue donc vis-à- vis de la violence un rôle presque cathartique. [...]
[...] On toucha le fantôme, il tomba en poussière. 2. La réunion des hommes en société, pour naturelle qu'elle paraisse, ne va pas de soi, et requiert à la fois la volonté des individus et le concours de conventions sociales fragiles. Le vivre ensemble est un besoin naturel de l'homme, et apparaît par conséquent, à première vue, comme allant de soi. Les Anciens ne distinguaient d'ailleurs pas la sphère privée de l'espace public. Il est naturel pour les hommes, comme pour les abeilles, de vivre en société. [...]
[...] Ainsi, Robert Merton dans Structure sociale, anomie et déviance (1965), montre que l'individu qui, du fait de sa position dans la hiérarchie sociale, s'estimerait incapable d'atteindre par des moyens légitimes l'objectif que lui assigne collectivement la société, tend à recourir à la violence afin d'accomplir cet idéal. Dans cette perspective la délinquance serait donc un moyen pour les jeunes des banlieues défavorisées de parvenir à satisfaire aux exigences de la société de consommation, et de se conformer au modèle dominant des classes moyennes. De même, dans un livre publié en 1955, Albert K. Cohen s'interrogeait dans Delinquant Boys The Culture of the Gang sur les raisons pour lesquelles les jeunes délinquants étaient souvent méchants. [...]
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