Pendant longtemps, le droit a protégé les forts. Selon Hegel, Le droit est consubstantiel à la société puisqu'aucun groupe d'individus ne saurait subsister sans définir ces règles de conduite. Depuis que l'homme vit en société, le droit aurait donc toujours existé. Cependant, depuis la féodalité, il a été enfermé dans un rapport de pouvoir et d'autorité. Ainsi, l'opinion publique a été émue par l'action de « petits juges » ayant mis en examen des hommes politiques d'envergure nationale. Ceux-ci sont devenus de nouveaux justiciables. Le droit protègerait donc les puissants contre d'autres, en l'occurrence les faibles.
Alors que l'allégorie de la justice représente une femme aux yeux bandés, elle ne distinguerait pas le riche du pauvre, l'handicapé du bien-portant, l'exclus du personnage public !
En réalité, dans un premier temps les puissants ont tenté d'empêcher l'émergence d'idées de droits égalitaires desservant leurs intérêts. Puis même si la Révolution les a portées au devant de la scène, la mise en pratique de ces idées devenues lois a comporté et comporte toujours des obstacles pour les plus faibles ...
[...] La force très reconnaissable et sans dispute (Pascal) reste le seul moyen de faire prévaloir une loi allant à l'encontre des passions et intérêts particuliers édictés par la volonté générale Ainsi, le droit n'a pas toujours consisté à la protection des plus faibles, parce que les mentalités ne l'ont pas toujours envisagé. Il a fallu des siècles pour modifier les conceptions des rapports entre le droit et l'homme, pour contester et répandre cette contestation de l'ordre établit. Mais il est évident que cette prise en charge du souci du plus faible dans le droit et la justice conduit à la multiplication des affaires judicaires, et à la République pénalisée dont parle Denis Salas. [...]
[...] Les différences, les inégalités, les oppositions ne devraient pas faire adopter au droit une position partisane. En réalité, dans un premier temps les puissants ont tenté d'empêcher l'émergence d'idées de droits égalitaires desservant leurs intérêts. Puis même si la Révolution les a portées au devant de la scène, la mise en pratique de ces idées devenues lois a comporté et comporte toujours des obstacles pour les plus faibles. Jusqu'au 18è siècle, les puissants ne souhaitent pas que le droit défende la masse de ceux qu'ils considéraient comme faibles et exclus, et tentent d'empêcher la réalisation de l'idée d'une égalité des droits entre les hommes qui émerge. [...]
[...] On ne peut réduire le droit à une situation de fait. Or, la force y renvoie. La soumission du plus faible devant le plus fort ne peut être interprétée comme la reconnaissance active, positive, du droit de l'autre. On obéit car on ne peu faire autrement, ce n'est pas le fruit d'une volonté ! Rousseau dans le contrat social soumet que l'idée de droit du plus fort est contradictoire dans ses termes, car le plus fort n'existe pas : s'il suffisait d'être le plus fort pour être toujours le même, on n'instituerait pas le droit, qui institue des obligations durables. [...]
[...] Depuis la révolution, le droit est désigné comme un instrument de la tutelle de l'Etat sur la société civile selon Laurent Cohen Tanugi dans Le droit sans l'Etat . Conforme à la définition de Rousseau, il prétend élaborer le droit selon l'intérêt général. Mais comme le souligne Pierre Drouin tout se passe comme si tout programme décidé par l'autorité légitime se trouvait par nature au service effectif de l'intérêt général. Or, qui nous assure que les résultats seront conformes aux intentions ? [...]
[...] Mais il serait faux de penser qu'avant le 17è siècle les pauvres étaient exclus de la société, et que ceci pouvait expliquer qu'ils n'avaient pas les mêmes droits que les plus riches. B Geremek montre bien dans la Potence et la pitié, qu'on a une rupture avec la conception préindustrielle de la pauvreté, qui est positive. En effet, le MA lui attribuait une valeur sacrée (exemple de l'humilité du Christ). La tradition juive et chrétienne, et d'une manière gale, toutes les grandes religions, font de la pauvreté un statut sanctifiant. Or, la presque totalité de la population était chrétienne et considérait ces valeurs. [...]
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