Une interrogation sur la science prend aujourd'hui tout son sens, notamment car la science moderne donne désormais à l'homme des pouvoirs sans équivalent. La maitrise de la science lui accorde des pouvoirs de destruction, il peut « jouer » avec la vie humaine. Déjà au XIXème siècle, Emile Zola s'interrogeait sur la science, il déclarait « La science a-t-elle promis le bonheur ? Je ne le crois pas. Elle a promis la vérité ». La vérité et la science sont deux notions qu'on a l'habitude de rassembler sous les termes de vérité scientifique. Selon l'opinion commune, il n'y a pas de vérité plus immuable que la vérité scientifique, notamment car la vérité scientifique se fonde sur des bases solides et incontestables pour la majeure partie de la population. Les savants établissent des vérités scientifiques que l'opinion commune n'est pas en mesure de réfuter. Alors la vérité scientifique est acceptée, elle est admise, peut-être faute de pouvoir la contester. La vérité se définit de manière générale comme une chose vraie, c'est le caractère d'une connaissance, d'une information qui est conforme à la réalité. Dès lors, à partir du moment où quelque chose est conforme à la réalité, il est nécessairement vrai. Se pose le problème de la définition d'une chose vraie ; il faut pour qu'elle soit vraie, qu'elle soit préalablement décrétée comme telle en se fondant sur certains critères. La vérité peut aussi se définir comme une idée ou une proposition à laquelle tout le monde est invité à croire. Cela pose aussi le problème de l'universalité. Il n'est pas certain que ce que je considère comme vrai le soit pour l'ensemble de l'humanité. Il faut donc faire une distinction entre la vérité absolue et la vérité relative. Quand à la science, elle peut se définir comme l'ensemble des discours objectifs, universellement reconnus pour vrais parce qu'ils sont démontrés ou prouvés. Les démonstrations et les preuves suffiraient donc à justifier la vérité du discours scientifique, qui ne pourrait être remis en question que par l'apport de nouvelles preuves ou démonstrations. S'interroger sur la légitimité de la vérité scientifique revient à se demander : qu'est ce que la vérité scientifique ? (...)
[...] Néanmoins, si la science avance, c'est notamment grâce à sa perpétuelle remise en question. Contredire une thèse scientifique en en proposant une autre, ainsi la vérité formelle ne serait pas fixe. C'est ce qu'affirme Karl Popper, qui soutient que pour croire à la théorie scientifique, il faut pouvoir la réfuter. Donc toute vérité scientifique, est nécessairement temporaire. La vérité scientifique apparait donc plus finement comme admise, mais de manière temporaire, étant donné que la science est une perpétuelle remise en question. [...]
[...] Dans les Règles pour la direction de l'esprit, Descartes insiste sur le caractère désintéressé qui doit accompagner la recherche scientifique. Les hommes sont par nature curieux, et cette curiosité peut les amener à chercher la vérité de manière désordonnée, car chercher la vérité à tout prix, et sans méthode, amène inévitablement à l'erreur. Le paradoxe est qu'à trop vouloir atteindre la vérité, on ne parvient pas à s'en approcher, et on se laisse dominer par nos sens et nos passions. [...]
[...] Alors que la science apporte une vérité objective. La science par sa démarche systématique et sa recherche de cohérence détruit les préjugés. Un préjugé n'est fondé que sur l'opinion, alors que la vérité scientifique est fondée sur la connaissance et surtout l'expérience. C'est ce qu'affirme Richard Feynman le principe de la science, sa définition presque, sont les suivants : le test de toute connaissance est l'expérience. L'expérience est le seul juge de la vérité scientifique L'expérience vient souvent contredire les préjugés, comme Jesse Owens à la fin des années trente qui en battant le record du 100 mètres vient contredire les préjugés hitlériens de l'idéologie nazie et de la prétendue supériorité de la race aryenne. [...]
[...] Il n'y a qu'une seule vérité scientifique. Néanmoins, la multiplicité des notions dans la science nous conduit à s'interroger, et à distinguer les sciences mathématiques et les sciences humaines par exemple. Les sciences mathématiques ont tendance à être perçues comme plus certaines, les théorèmes mathématiques conduisent à un seul résultat qui est vrai et qui élimine les autres résultats qui sont nécessairement faux. Il y a donc une notion de vérité scientifique unique. Elle est acceptée par l'opinion puisqu'irréfutable. Notamment car l'objet d'étude est fixe, les sciences mathématiques apparaissent comme les sciences les plus nobles et elles sont souvent considérées comme plus aptes à rendre compte de certitudes. [...]
[...] En effet, la science est marquée par une remise en question perpétuelle. Cette remise en question s'effectue grâce à la démarche scientifique, qu'il convient selon Descartes de mener avec méthode. En affirmant dans le Discours de la Méthode que les hommes ont dès la naissance intériorisé des préjugés, il indique aussi quel sera le fondement de la méthode pour mener la démarche scientifique et ainsi rechercher la vérité scientifique. Car on l'a dit les préjugés ne s'incluent pas dans la vérité. [...]
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