Le corps est la partie matérielle des êtres animés ; il sera ici question de notre corps, c'est-à-dire du corps humain, de l'organisme humain, opposé à l'esprit. Avons-nous un corps ? La réalité du corps semble évidente ; on en fait l'expérience de manière permanente, par les sensations et les perceptions. D'où nous provient cette certitude d'avoir un corps ? Si la réalité du corps est établie, il convient ensuite d'étudier si en effet nous l'« avons » à proprement parler ; c'est-à-dire si nous disposons réellement de lui comme d'un objet, ou si au contraire nous ne « sommes » pas notre corps. La question est problématique dès lors que l'on considère l'homme en tant qu'entité composée seulement de parties, d'organes, auquel cas il paraîtrait plus logique d'affirmer que (...)
[...] Avons-nous un corps ? La réalité du corps semble évidente ; on en fait l'expérience de manière permanente, par les sensations et les perceptions. D'où nous provient cette certitude d'avoir un corps ? Si la réalité du corps est établie, il convient ensuite d'étudier si en effet nous l' avons à proprement parler ; c'est-à-dire si nous disposons réellement de lui comme d'un objet, ou si au contraire nous ne sommes pas notre corps. La question est problématique dès lors que l'on considère l'homme en tant qu'entité composée seulement de parties, d'organes, auquel cas il paraîtrait plus logique d'affirmer que nous sommes uniquement un corps ; mais il n'y a pas que du corps chez l'humain. [...]
[...] La réalité du corps semble évidente. D'où proviendraient les sensations si le corps n'existait pas ? Quand bien même nous parviendrions à inventer ces sensations, à les concevoir uniquement dans notre esprit, nous n'aurions pu y parvenir sans les avoir réellement éprouvées un jour ; nous ne pouvons concevoir la douleur d'une brûlure sans y avoir un jour été exposé. C'est pour cela qu'il est impossible de se figurer la mort, d'attester la réincarnation ou l'accès à une vie éternelle ; puisque la mort est par définition insensible, qu'elle n'affecte pas notre corps parce que notre corps n'est plus, elle est également inintelligible. [...]
[...] Nous avons alors une certaine intimité avec note corps. Le corps n'est pas une enveloppe corporelle dans laquelle nous nous situons tout en y étant extérieurs ; nous coïncidons avec notre corps, il y a une sorte d'inhérence permanente avec lui ; si nous avons mal, nous ne possédons pas cette douleur, nous ne pouvons nous en défaire, elle est pleinement intégrée à nous. Le lien avec notre corps est si fort qu'il nous laisse transparaître à travers lui ; les émotions, la douleur, la fatigue, la peur, la folie autant d'états qui se lisent sur notre corps, et plus particulièrement sur notre visage. [...]
[...] Mais si le corps est un outil à maîtriser, il est alors conçu comme un objet, qui obéirait plus ou moins à l'esprit, et nous serions alors totalement détachés et extérieurs à lui, ce qui n'est pas le cas. Nous ne pouvons seulement avoir notre corps. Il faut introduire dans l'idée de possession une idée d' être Le corps ne peut pas être seulement conçu comme un objet, une machine ou un outil que l'on peut manipuler à sa guise. [...]
[...] Une subjectivité est directement et entièrement engagée dans toute modification du corps. La pudeur, par exemple, est l'appréhension confuse d'être soi-même dévoilé et vulnérable dans la nudité du corps. Le corps et l'esprit ne sont pas indépendants, ils sont étroitement confondus, et l'un ne peut être sans l'autre. Nous pensons à travers, d'après et pour notre corps. L'entendement ne peut rien intuitionner, ni les sens rien penser. De leur union seule peut sortir la connaissance. Une union entre l'esprit et le corps est nécessaire, chacun est imprégné de l'autre. [...]
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