Comment le droit peut-il être juste ?

Résumé du document

Communément, nous avons tendance à rapprocher les notions de droit et de justice. En effet, le droit renvoie au juste et l'étymologie même du mot « juste » renvoie au droit (« juste » vient de l'expression « jus dicere » qui signifie « dire le droit »). Mais ce rapprochement ne va pas forcément de soi. La définition de l'adjectif « juste » est d'ailleurs multiple : le juste est aussi bien ce qui apparaît comme légitime, que ce qui est conforme au droit et à l'équité, ou encore ce qui relève de qualités morales. Le droit, quant à lui, est un ensemble de lois qui régissent les relations humaines afin de maintenir l'ordre dans la société. On distingue le droit positif qui englobe les lois applicables à un moment donné pour un lieu donné, du droit naturel qui est commun à tous les hommes justement parce qu'ils sont hommes. Cette différence pose elle aussi problème.

[...] A quoi le droit doit-il se référer pour être légitime ? Le droit peut-il se référer à la nature ? Les philosophes de l'Antiquité s'intéressent à ces questions et différents modèles de pensée se dégagent. Gorgias et Calliclès considèrent la nature comme un rapport de force nécessaire entre les individus. Or les lois instaurées à travers le droit positif qui se veulent égalitaires ne font que camoufler ce que la nature nous permet d'observer. Ce droit est variable et relatif alors que le droit du plus fort est immuable. Pour les sophistes, la nature est envisagée comme étant la norme absolue du juste (...)

Extraits

[...] Conclusion générale : En somme, le droit porte en lui la capacité et le pouvoir d'être juste. Il est avant tout légitime car nécessaire au bien-vivre commun. Sans le droit, les hommes seraient dans une situation de conflits permanents où règnerait l'injustice. Mais comme nous l'avons montré, pour que le droit atteigne un idéal de Justice, la participation de l'homme est nécessaire. En effet, par sa capacité de juger à partir de sa raison ou de son expérience, l'homme va pouvoir interpréter la loi et l'adapter sur le plan pratique aux cas particuliers auxquels elle ne fait pas toujours mention, ou encore tenter de dépasser les incohérences entre le droit positif et le droit naturel. [...]

[...] Le juste permet en tout cas de faire entrer le droit dans une autre dimension. Finalement, le droit peut dépasser les difficultés qui s'imposent à lui en faisant le pari d'être juste. [...]

[...] Le droit est juste car il se veut juste, car il a pour point de départ la bonne volonté des hommes. Le philosophe John Rawls renchérit sur ce point en soulignant la rationalité des êtres humains, capables d'avoir un certain sens de la moral et du droit. Le droit ne peut être appelé droit que s'il assure la justice et la dignité des hommes. Finalement, on peut dire que le droit est ce qui rend la morale effective. C'est en cela qu'il relève avant tout d'une valeur qui précède l'homme, qu'il contient dans son essence, plus que de simples principes. [...]

[...] Thomas d'Aquin donne l'exemple du dépôt d'armes : il ne faut pas rendre leurs armes aux fous furieux. On ne doit donc pas appliquer la loi de manière systématique mais comprendre l'esprit de la loi, établie en vue du bien commun, pour l'appliquer au cas particulier. L'impossibilité du droit à être juste Il existe néanmoins des cas qui dépassent la loi, et où il est impossible de légiférer. Prenons l'exemple du massacre ayant eu lieu dans le lycée américain de Columbine en 1999. Sur qui doit-on porter la faute ? [...]

[...] Comment le droit peut-il être juste ? Introduction Communément, nous avons tendance à rapprocher les notions de droit et de justice. En effet, le droit renvoie au juste et l'étymologie même du mot juste renvoie au droit juste vient de l'expression jus dicere qui signifie dire le droit Mais ce rapprochement ne va pas forcément de soi. La définition de l'adjectif juste est d'ailleurs multiple : le juste est aussi bien ce qui apparaît comme légitime, que ce qui est conforme au droit et à l'équité, ou encore ce qui relève de qualités morales. [...]