La question de la connaissance de l'homme est une notion essentielle et structurante dans l'histoire de la philosophie, l'homme étant le « seul être qui se pose la question de son être », selon Heidegger. En effet, lui seul possède une raison. On peut également l'appeler « sujet », ce qui renvoie à la notion de support, de fondement. , sa raison étant son propre fondement, ce qui le caractérise en soi, le distinguant des autres êtres vivants. Pour réellement exister, l'homme éprouve un certain besoin de se connaître lui-même (« Connais-toi toi-même », dixit Aristote). La connaissance supérieure semble être sa propre connaissance, et est constituée de deux fondements : la certitude existentielle (« je sais que je suis ») et ce qu'on est (« je sais ce que je suis »). Ceci implique la raison, la réflexion. Le cogito cartésien entre en rupture avec la philosophie antique du sujet en abordant la question du sujet et de la conscience-connaissance : la conscience de soi est le levier de la connaissance de soi. Le cogito cartésien « Je pense, je suis » est alors considéré comme un principe universel impliquant que l'homme maîtrise totalement sa raison. Or ceci pose problème car plusieurs expériences ont prouvé que cela n'était pas toujours le cas et que l'homme peut se trouver « en situation perpétuelle de dépossession ». Ainsi, le cogito semble poser un problème dans la définition même du sujet.
Ainsi, le cogito permet-il réellement au sujet d'accéder à une conscience et une connaissance authentique de soi ? Peut-on vraiment considérer le cogito comme un principe universel ? Les expériences émotionnelles, passionnelles ou folles présupposent-elles des lacunes ou des défaillances dans la maîtrise de soi et donc dans la conscience et dans la connaissance de soi ?
[...] Dès lors que je pense, je peux affirmer que je suis, que j'existe au monde, exister au sens de sortir de soi, de pouvoir se scruter de l'extérieur et ainsi de se connaître et de rendre raison des choses et de soi-même Ainsi, je peux savoir que, contrairement aux autres espèces vivantes, je suis une substance pensante qui est distincte et indépendante de toute substance étendue et matérielle (la res extensa), le corps propre, le monde. Il n'y a donc que le cogito qui fonde mon identité. Avec la pensée, le je semble prendre une dimension universelle, plaçant le cogito au rang de principe. Qu'est-ce que la raison ? Pour Descartes, la raison est le bon sens que chaque homme possède. L'homme peut ainsi, grâce à la raison, se rendre libre de choisir et de pouvoir être quelqu'un de responsable et de sensé. [...]
[...] L'inconscient produit des actes manqués dont on n'a pas conscience immédiatement : il y a donc une pensée inconsciente : des pensées qui marchent toutes seules Ainsi, la conscience semble ici lacunaire et ce qui prouve une non-maîtrise réelle de la raison et donc du sujet lui-même. Ainsi, le cogito apporte une certaine évolution dans la notion du sujet, donnant au je le sens de certitude existentielle permettant la connaissance de soi. Le cogito peut avoir une certaine universalité conférant à tous le fait même de penser même si parfois, des choses peuvent nous faire dévier de la maîtrise de la raison complète. [...]
[...] Ainsi, le cogito permet-il réellement au sujet d'accéder à une conscience et une connaissance authentique de soi ? Peut-on vraiment considérer le cogito comme un principe universel ? Les expériences émotionnelles, passionnelles ou folles présupposent-elles des lacunes ou des défaillances dans la maîtrise de soi et donc dans la conscience et dans la connaissance de soi ? Tout d'abord, le cogito cartésien, avec la res cogitans comme étant l'objet même de la pensée, permet la conscience et la connaissance de soi, puis, le je peut apparaître comme un principe universel grâce à la raison, et enfin, ce cogito présente en réalité des lacunes. [...]
[...] Le désespoir, qui selon Kierkegaard est une maladie mortelle peut donc nous conduire à un mal-être empêchant toute raison d'intervenir et pouvant même mener à la mort, au suicide (qui d'ailleurs est un acte déraisonnable, et voire même puisque, selon Kant, il est de notre devoir de préserver notre existence). Ainsi, nos passions peuvent aller jusqu'à supprimer notre fait d'être, donc la raison ne se trouve pas toujours maîtrisée. De plus, de nombreuses thèses ont invalidé le cogito cartésien : Soyons plus prudents que Descartes, qui est resté pris au piège des mots (Nietzche). En effet, nous pouvons distinguer cinq formes d'invalidation du cogito : l'invalidation méthodologique, tautologique, logique (moderne), ontologique, et freudienne. [...]
[...] Le cogito cartésien possède donc une certaine universalité dans le sens où il porte sur le fait que je pense et non sur ce que je pense. Les différences de raison proviennent de la manière dont chaque homme conduit sa raison. L'universalité est donc dans le fait que chaque homme a la capacité de penser et de pouvoir se connaître. Ainsi, puisque je pense et que mon semblable pense aussi (puisqu'il est aussi fait à l'image de Dieu) nous sommes égaux et ainsi réside un principe universel dans le cogito. Ce principe semble également permettre de nous connaître nous même en tant qu'individu. [...]
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