Dans les librairies fleurissent des ouvrages qui s'intéressent à notre vie quotidienne et comment nous pouvons la rendre plus intense chaque jour par de simples attitudes. Nous cherchons alors à cueillir ce présent comme s'il nous échappait. Mais est-il possible d'y parvenir vraiment ? Est-il possible de vivre au présent ? Ce « possible » définit ce qui n'est pas mais ce qui pourrait être. Vivre au présent n'est pas acquis d'avance mais envisageable. « Vivre » est une force qui anime l'ensemble des êtres vivants. La vie s'inscrit dans la condition humaine. C'est un fait : nous existons, nous sommes là, ensemble sur terre ; nous grandissons pour finalement mourir en opposition à la vie. C'est dans un présent que cette évolution est possible ; du latin praeesse le présent s'oppose à passé et futur, c'est ce qui correspond à la réalité, existe actuellement (...)
[...] L'avenir est espérance, il nous donne du courage. Le présent du futur est le seul mode qui échappe au temps révolu et ainsi nous appelle à l'incessante découverte. En acceptant l'irréversible, en l'assumant, nous sommes maîtres e notre destin. Par ailleurs la conscience de notre mortalité peut nous aider à vivre heureux. Dans De la brièveté de la vie, Sénèque souhaite interpeller un vieillard : C'est en mortel que vous possédez tout, c'est en immortel que vous désirez tout Savoir que nous sommes mortels nous incite à relativiser la gravité de certaines de nos contrariétés, de considérer que chaque instant est précieux et qu'il doit être vécu. [...]
[...] Le sens que nous attribuons aux événements passés permet de nous détacher des déterminismes et d'agir selon notre volonté. Nous sommes alors libres et responsables de notre vie au présent. Agir au présent et se dépasser. Nietzsche définit la vie comme un effort constant vers la puissance. Le présent est un appel au dépassement ; aller plus loin, réussir ce qui paraît inaccessible. Dés lors le présent peut être vécu comme un instant de liberté où corps et esprit sont associés et confèrent à une sensation de bien-être, voire de bonheur. [...]
[...] Mais parfois cette analyse de soi peut être trop importante. Nous entrons alors dans un cycle infernal. Tout d'abord nous analysons notre passé. Nous nous rendons compte vraiment de ce que nous avons fait saisis par l'instant. Cette prise de conscience peut s'avérer terrifiante car nous pouvons tout remettre en question. Et à défaut de vivre, nous nous cloisonnons dans le passé et son analyse. Cette étude peut prendre la forme d'un écrit, d'un journal intime par exemple. L'écriture libère du présent, transcris nos pensées, vide les tiroirs de notre mémoire. [...]
[...] Cet effet de surprise provoque la sensation de vivre au présent. A la fois le présent peut nous dépasser et nous pouvons nous dépasser grâce à lui. Bien que nous ne puissions saisir l'instant présent, nous pouvons trouver un équilibre entre action et réflexion, entre corps et âme. Pour cela nos ne devons pas tendre vers les extrêmes mais se contenter de ce seul présent. La liberté, la création permettent une découverte nouvelle de ce qui nous entoure, ce que nous sommes pour tenter de se rapprocher du présent. [...]
[...] En effet, l'homme ne s'en tient jamais au présent. Nous avons souci du lendemain, nous faisons des projets pour pallier notre simple existence. Pascal, dans ses Pensées, écrit Nous anticipons l'avenir comme trop lent à venir ( ) nous rappelons le passé pour l'arrêter comme trop prompt ( ) et ne pensons point au seul qui nous appartient ( C'est le présent d'ordinaire qui nous blesse En réalité nous essayons de fuir ce présent qui glisse entre nos mains. Le temps est marque de notre impuissance. [...]
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