Nous verrons dans une première partie ce qui pour Constant est la cause des erreurs de la Révolution jusqu'à Bonaparte, c'est à dire la confusion entre les deux types de libertés ; puis dans une seconde partie nous montrerons selon Constant toujours de quelle manière doit s'exercer le pouvoir politique à la vue de ces différences avec les Anciens
[...] En effet, la masse crée par l'agrandissement des Etats a besoin d'être représentée car elle ne peut exercer son pouvoir, les individus se déchargent ainsi de leur souveraineté sur quelques uns dont l'occupation sera la conduite de l'Etat. Là revient l'inquiétude déjà exprimée, à savoir la confiscation possible du pouvoir par l'autorité; pour remédier à cela, il sera nécessaire que le peuple instaure au sein du pouvoir des systèmes de contrôle de l'autorité des dirigeants, et par le vote il sera amené à exprimer sa satisfaction ou à l'inverse son mécontentement Cependant, avec le portrait individualiste et renfermé sur la sphère privée que Constant nous a dressé des Modernes, comment liberté individuelle et liberté politique pourront-elles se combiner ? [...]
[...] comment doit s'exercer la souveraineté nationale dans le monde moderne ? II. Comment organiser la souveraineté politique moderne? Le rôle incombant à l'Etat n'est donc désormais plus le même, les mœurs sont modifiées, les habitudes, les occupations, les attentes aussi. Nous verrons donc d'abord la conception du pouvoir chez Constant puis quel système s'applique le mieux à cet état A. Les limites du pouvoir Arrivé à ce point de l'analyse, de nombreuses critiques pourraient être émises à l'égard des idées de Constant; tout d'abord, si la liberté moderne est à ce point orientée vers l'individu, ne pourrait-on pas dire qu'il se détourne de la politique, que celle ci ne l'intéresse plus ? [...]
[...] C'est là la question que se pose Benjamin Constant dans son discours prononcé à l'Athénée Royal de Paris en février 1819 et qu'il a intitulé De la liberté des Anciens comparée à celle des Modernes Pour lui, la clef qui permet de comprendre les égarements de la période révolutionnaire, c'est la confusion qu'il y a eu dans les esprits des hommes entre deux sortes de liberté : celle des Anciens et celle des Modernes. Mais dans son discours, Constant en nous décrivant deux mondes différents cherche plus à montrer le caractère contradictoire de toute tentative de politique antique appliquée au monde moderne, plutôt qu'une simple critique de l'injustice ou encore de l'immoralité de celle ci. [...]
[...] pour deux conceptions différentes de la liberté Constant n'affirme en aucun cas la supériorité du principe des Modernes sur celui des Anciens, simplement les conditions sociales et politiques du bonheur humain étaient radicalement différentes dans la cité antique et les Etats modernes. Ainsi, l'Etat s'étant agrandi, le pouvoir politique qui incombe à chacun s'est considérablement réduit, de même que l'intérêt et la participation à la chose publique puisque l'esclavage ayant disparu, les hommes doivent se concentrer sur le travail qui absorbe leur temps et ne disposent donc pas du temps libre qui existait à l'Antiquité. Les deux conceptions fondamentalement différentes de la liberté que nous allons évoquer sont les résultats des organisations sociales vues plus haut. [...]
[...] En effet, qu'on à voir des entités politiques telles que Sparte ou encore Athènes avec un vaste Etat comme la France ? Et ce facteur est très important, car il oriente l'esprit et les occupations de ses habitants; la taille confère une puissance qui permet de ne plus craindre n'importe quelle attaque extérieure, mais elle permet aussi d'accroître sa puissance à l'intérieur du pays, car la population n'ayant plus à se soucier de sa protection elle perd son habitude belliqueuse et se range au côté de son gouvernement. [...]
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