La vérité est la qualité de ce qui est vrai, la conformité de ce que je dis avec ce qui est, la conformité de mon jugement avec ce qui est donné indépendamment de moi. C'est une notion assez essentielle pour que des philosophes décident d'y consacrer leur vie et assez commune puisque supposée accessible à un tout jeune enfant lorsqu'on lui assène de toujours dire la vérité. Ainsi, la vérité est l'objet d'une obligation morale, de ce qui est et renvoie à ce qui doit être : elle doit être dite. La vérité possède donc une valeur rationnelle à la fois morale et juridique. Dire la vérité dans une société où toute une tradition a fait de la vérité un devoir s'avère donc un impératif universel.
Cependant, la sagesse populaire reconnaît volontiers dans le même temps, que toute vérité n'est pas bonne à dire, puisque, dans certaines circonstances, et sous certaines conditions, déformer la vérité par un pieux mensonge ou ne pas tout dire par un mensonge d'omission apparaît plus moral, lorsque l'on sait assurément que dire la vérité sera probablement plus préjudiciable à autrui.
Dès lors, nous sommes en droit de nous demander en quel sens et pour qui dire la vérité est un devoir et dans quels autres il est peut-être éventuellement possible de faire une exception à cette règle selon laquelle tout devoir est absolu.
L'enjeu de cette problématique est donc de discerner d'une part quels critères et pour qui dire la vérité s'avère une obligation, qu'est-ce que le sens exact de ce devoir, de l'autre, quelles sont les conditions d'une remise en doute de cet impératif, enfin se posera le problème de la sincérité.
[...] Dès l'instant où je détiens la vérité, il ne m'est donc pas possible de la taire ou de la modifier sans agir à l'encontre de la morale. Notre devoir, en tant qu'homme est donc de dire la vérité, puisque, quelles qu'en soient les conséquences, elles ne pourront être pire que la négation de notre qualité d'homme succédant la violation de la morale. Qui a le devoir de dire la vérité ? Alors, nous sommes, semble t-il, tous tenus de dire la vérité pour faire progresser l'homme. [...]
[...] Que penser de cet homme qui a obéit à son devoir, qui à réfléchi aux conséquences que ses paroles pourraient engendrer à l'encontre des siens ? Pourrions-nous le blâmer d'avoir tu ce qu'il savait au risque de froisser la morale ? Au contraire, généralement, nous ressentons plutôt de l'admiration et un grand respect à l'égard d'un homme ayant déployé tant de courage, ayant donné sa vie, afin de sauver sa patrie, d'obéir à son devoir tel qu'il l'entendait plutôt qu'à l'impératif de vérité. [...]
[...] Mais l'on peut étudier le cas d'un homme d'église, qui doit garantir le secret des confessions, quelles qu'elles soient, le confessé doit pouvoir avouer en toute confiance afin d'expier sa faute. L'homme d'église se doit donc d'obéir à la règle du silence. Pourtant, cette règle peut-être sujette à polémique : s'il connaît la résolution d'une affaire criminelle, ne doit-il pas dire la vérité ? S'il veut assurer la confiance en ses fidèles, il ne le doit pas, car dès l'instant où l'on commet une entorse à un règlement, on peut en supputer des suivantes. [...]
[...] Tout pédagogue est lié au devoir de vérité. Il doit dire la vérité à ses élèves puisque ceux-ci étant par définition ignorants avant d'acquérir le savoir, ils doivent croire ses dires même s'ils ont parfois la possibilité d'exercer leur sens critique. C'est également, c'est même avant tout le pédagogue qui, par son apport de connaissances contribue à développer l'esprit des étudiants. Il faut donc qu'il apporte des connaissances vraies ou lorsqu'il n'est pas sûr de la vérité de ses dires, qu'il émette des doutes, des critiques, clairement, afin de ne pas induire en erreur ses élèves et de leur laisser la possibilité de chercher la vérité. [...]
[...] Ne dit on pas d'ailleurs très souvent qu'il n'y a que la vérité qui blesse ? Si l'on aurait tort de généraliser et de réduite la vérité à un simple objet source de maux puisqu'elle peut bien souvent apporter joie et délivrance, lorsqu'on apprend à un malade sa future guérison, lorsque l'on annonce à un prisonnier sa grâce ou lorsqu'une personne découvre la vérité sur sa famille et retrouve ses parents, il ne faut pas non plus négliger le fait que la vérité peut bien souvent faire mal à celui que la reçoit ou être utilisée à mauvais escient. [...]
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