Diplôme, Paul Valéry, Dictionnaire des idées reçues, Flaubert, éducation, Le Bilan de l'intelligence
Flaubert déjà, dans son Dictionnaire des idées reçues notait laconiquement « Diplôme : signe de science. Ne prouve rien ». Au travers de cette définition sans appel, Flaubert, qui n'a jamais terminé ses études de droit, démontre l'aspect illusoire et formel du diplôme qui, depuis l'apparition du baccalauréat avec le décret-organique du 17 mars 1808 de Napoléon Ier, sanctionne de manière régulière autant qu'aléatoire les acquis de l'enseignement. Seulement, en l'espace de deux siècles, les changements économiques autant que l'amélioration des conditions de vie ont augmenté le nombre de prétendants aux diplômes autant qu'ils ont en fait un marqueur social déterminant pour la recherche d'un emploi et d'une position sociale.
[...] C'était donc davantage que le diplôme les études qui garantissaient l'acquisition d'une culture généraliste et étendue. Seulement, le diplôme acquit progressivement une influence grandissante, notamment sous la IIIème République avec la mise en place des lois Ferry de 1881-1882 et l'envoi, dans les campagnes et provinces françaises de ceux que Péguy appelait « les hussards noirs de la République », les instituteurs. Le catéchisme républicain encouragea les mérites personnels et si la mise en place de bourses pour les élèves les plus méritants afin de leur permettre de continuer jusque très loin leurs études demeure un exemple flagrant, cela s'accompagna aussi d'un développement des concours d'excellence comme celui de Meilleur ouvrier de France, créé en 1929. [...]
[...] Seulement, c'est le statut du diplômé qui peut s'avérer nuisible à la culture en ce que le diplôme tient désormais une place prépondérante dans nos sociétés : régulièrement remis en cause par certains, il n'en demeure pas moins un marqueur social et un argument d'autorité récurrent. Même si, et nous l'avons démontré, la culture ne nécessite pas de diplôme, on continue cependant à juger la culture d'un individu à son niveau d'études. Aussi, si le diplôme ne s'oppose pas nécessairement à la culture, convenons cependant, comme Ivan Illitch, le célèbre essayiste autrichien, l'écrivait dans Une société sans école : « Les diplômes représentent un obstacle à la liberté de l'éducation ». [...]
[...] Le diplôme a donc ses inconvénients, mais il pose cependant l'accord tacite d'une base égalitaire de délivrance des connaissances que ne possède pas la culture et, surtout, le diplôme n'a jamais masqué son caractère professionnalisant. Seconde partie En effet, l'idée du diplôme sous-tend celle de l'éducation qui, depuis près d'un siècle, s'est imposée comme un droit fondamental, quantitativement et qualitativement évaluable et chiffrable par des indices internationaux tel l'Indice de développement humain qui prend en compte non seulement le taux d'alphabétisation mais aussi la durée de scolarisation. [...]
[...] L'Autodidacte de la Nausée semble contredire Valéry en étant persuadé que, pour être valable, toute idée doit avoir été préalablement transmise par d'autres ayant fait preuve de savoir, allant ainsi à l'encontre de la définition de l'autodidacte que donne la sociologue Claude Poliak pour qui l'autodidacte est avant tout celui « qui trouve ses maîtres en dehors du système scolaire ». L'autodidacte démontre que le diplôme n'est nullement nécessaire pour s'ouvrir à la culture, soit par refus du formalisme scolaire, soit faute de non fréquentation du milieu scolaire et universitaire. De fait, en ce qu'il forme plus qu'il n'apprend, le diplôme ne forme pas à la culture, ni ne sanctionne la culture d'un individu mais seulement les connaissances qu'on lui aura enseigné. [...]
[...] « Le diplôme est l'ennemi mortel de la culture » Paul Valéry Flaubert déjà, dans son Dictionnaire des idées reçues notait laconiquement « Diplôme : signe de science. Ne prouve rien ». Au travers de cette définition sans appel, Flaubert, qui n'a jamais terminé ses études de droit, démontre l'aspect illusoire et formel du diplôme qui, depuis l'apparition du baccalauréat avec le décret-organique du 17 mars 1808 de Napoléon Ier, sanctionne de manière régulière autant qu'aléatoire les acquis de l'enseignement. [...]
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