En conclusion, il semble bien exister un lien entre la façon dont nous traitons les animaux et la façon dont nous considérons qu'ils sont semblables ou différents de nous. Chez Descartes, l'animal-machine n'est que le fruit du mécanisme, du déterminisme naturel et ne semble donc pas mériter de considération éthique. Chez Rousseau, l'homme n'est pas si différent de l'animal car tous deux sont doués d'idées, bien qu'il ait « en plus » le libre arbitre. Pour moi, l'enjeu n'est pas de considérer que l'homme est complètement semblable à l'animal mais de lui reconnaître une sensibilité, une qualité d'être vivant. Cela peut quand même passer par un processus de reconnaissance (comme moi, un animal peut ressentir la souffrance ou la joie, même si nous fonctionnons différemment). C'est seulement à ce titre que nos pratiques pourront évoluer vers un plus grand respect de la cause.
[...] Chez Rousseau, l'homme n'est pas si différent de l'animal car tous deux sont doués d'idées, bien qu'il ait « en plus » le libre arbitre. Pour moi, l'enjeu n'est pas de considérer que l'homme est complètement semblable à l'animal mais de lui reconnaître une sensibilité, une qualité d'être vivant. Cela peut quand même passer par un processus de reconnaissance (comme moi, un animal peut ressentir la souffrance ou la joie, même si nous fonctionnons différemment). C'est seulement à ce titre que nos pratiques pourront évoluer vers un plus grand respect de la cause. [...]
[...] Selon Rousseau, au contraire, l'écart entre l'homme et animal est moindre. Les deux se définissent comme des machines, certes, mais ont tout de même la faculté de penser, bien que les animaux n'en aient pas conscience. Si proches de nous, comment pourrions-nous les exploiter de façon morale ? Tout d'abord, la pensée de Descartes repose sur l'idée selon laquelle homme et animal sont foncièrement différents. Cette différence n'est pas de l'ordre du degré mais de nature : l'humain est un être pensant et raisonnable qui peut développer des idées et les exprimer au travers du langage ; c'est un être libre qui peut décider de ses actions. [...]
[...] Dans nos sociétés actuelles, occidentales en tout cas, nous semblons pencher vers la théorie de Rousseau : certains animaux sont devenus nos compagnons, et nombre d'entre nous proposent des modes de consommation plus respectueux (pour que l'animal ne souffre pas s'il est à mort, ou être végétarien notamment). Il est de mon avis que nos modes de vie, ainsi que diverses études scientifiques, nous poussent à réduire l'idée d'un écart entre l'homme et animal et, par conséquent, nous rendent plus réticents à les exploiter. Pourtant, ces paroles ne deviennent pas toujours des actions, et en pratique la société tend parfois vers une approche cartésienne de cette relation. Beaucoup d'animaux sont encore abandonnés avant le départ en vacances, par exemple. [...]
[...] Cela serait la même chose qu'utiliser n'importe quel objet. Au contraire, Rousseau refuse cette séparation définitive entre l'homme et animal. Dans une certaine mesure, nous pouvons les assimiler entre eux car ils sont tous les deux des machines. Mais ce terme n'a pas une connotation péjorative chez Rousseau, car la machine peut être douée d'idées. Certes, l'animal obéit à la nature, mais de façon `'ingénieuse'' car il peut utiliser ses sens au meilleur escient en les articulant. N'est-ce pas aussi ce que l'homme tente de faire ? [...]
[...] La différence entre l'homme et l'animal est-elle si grande que cela nous donne le droit de les exploiter ? La question de la distinction entre homme et animal soulève aujourd'hui beaucoup de débats. Confrontés à des images de mauvais traitements envers les animaux, beaucoup s'indignent de voir que ceux-ci sont utilisés pour le profit humain. Nous nous accordons pour dire que les animaux sont différents des hommes : ils seraient guidés par leur instinct. Malgré ce constat, des zones d'incertitudes subsistent. [...]
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