La science et la religion se proposent toutes deux d'expliquer le monde. Ce terrain d'action commun pose la question de l'utilité de l'une par rapport à l'autre. Il apparaît que, contrairement à la science, la religion est un phénomène universel, comme l'a exprimé Bergson : « on a trouvé, on trouverait même encore aujourd'hui des sociétés qui n'ont ni art, ni science, ni philosophie, mais il n'y a jamais eu de société sans religion. » L'ampleur du phénomène religieux montre bien son importance pour l'homme. Il se définit par le fait que celui-ci pose un Absolu, appelé Dieu ou non, une vérité transcendantale à lui, et la sacralise. Or, pour Laplace, éminent physicien, « Dieu est une hypothèse inutile au savant ». Pourquoi l'homme possédant la science pourrait-il se passer de la religion telle que nous l'avons définie ?
L'enjeu est de savoir si la science, comme l'affirme Laplace, se suffit à elle-même pour expliquer le monde ou si la religion comme croyance dans un Absolu, apporte des réponses différant des vérités scientifiques dont l'homme ne peut se passer.
[...] c'est-à-dire : pourquoi le monde ? Et c'est ici que la science trouve sa limite, et que l'utilité de la religion devient indiscutable. La science n'énonçant que des causalités secondes, ne peut répondre à cette question : elle est du domaine de la religion, qui, elle, veut apporter des causalités premières, dont toute chose procède. Prenons l'exemple de la création de l'homme. La science a su, avec le développement des connaissances concernant la génétique, mettre en évidence tous les mécanismes de la théorie de l'évolution de Darwin, qui fut quelque peu corrigée. [...]
[...] L'homme ne pourra se passer de religion qu'une fois capable de se donner à lui-même sa finalité. Bibliographie Leibniz, citation issue du 7e article des "Principes de la nature et de la grâce fondés en raison". [...]
[...] Et l'on suppose que la science peut aussi permettre de maîtriser le monde : avec la sacralisation de la science, c'est l'homme qui se prend pour Dieu. C'est pourquoi considérer qu'un Absolu transcendant est inutile à l'homme qui possède la science, c'est prêter à ce savant la transcendance et la toute-puissance par sa citation, Laplace ne rend pas Dieu inutile, il ne fait que le déplacer. La confiance aveugle dans une science sacralisée et la toute-puissance de l'homme savant ne diffère pas d'une autre religion. Mais n'y a-t-il pas du sacré dans le profane ? [...]
[...] Dieu est une hypothèse inutile au savant au cours de la théorie scientifique, de son élaboration. Cela tient à la nature même des hypothèses en science. La théorie scientifique repose sur des hypothèses, à partir desquelles, par l'application de la logique et de la démonstration, le savant bâtit un raisonnement pour arriver à une conclusion. Mais ce qui est donc à la base de toute vérité scientifique, ce sont les hypothèses, et pour valider une théorie, chaque hypothèse être vérifiable et vérifiée par l'expérience, du moins, dans les sciences expérimentales. [...]
[...] Finalement, il semble que l'homme ait besoin de toujours croire en un Absolu, qu'on l'appelle Dieu ou qu'il s'agisse de l'homme lui-même inconsciemment divinisé. En effet l'homme, en tant qu' animal métaphysique comme l'a écrit Schopenhauer, ne peut pas se contenter de savoir comment le monde fonctionne en y restant passif. Il lui faut trouver une causalité première au monde et à sa propre existence, qui implique sa finalité. De puis la naissance de l'humanité se sont créées des religions et des croyances pour pallier à cette angoisse métaphysique. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture