Dissertation de philosophie sur le sujet suivant : Dialoguer est ce seulement échanger avec les mots ?
[...] Socrate finit par l'emporter et une conception plus vraie du réel émerge pour les interlocuteurs, y compris pour Socrate qui, en prenant le point de vue d'autrui, peut mieux le comprendre et cultiver son empathie. Pour Platon, la philosophie permet d'avancer progressivement dans la découverte de vérités absolues qu'il appelle les Idées, mais ce qui importe dans la lecture de Platon est avant tout le dialogue par lequel est amenée la conclusion. Le dialogue apparaît bien comme un échange, qu'on le conçoive comme réciprocité parfaite, ou relation asymétrique. Dans tous les cas, il porte néanmoins un pouvoir qui transcende le simple échange et renvoie à un ordre politique, social, psychique et éthique. [...]
[...] Mais le pouvoir quasi-magique du dialogue peut également être curateur pour l'un des interlocuteurs. Plutôt que de persuader autrui à choisir un mauvais médecin, le dialogue lui-même peut porter des propriétés médicinales. Dans la Question de l'analyse profonde, Freud explique à un interlocuteur fictif et incrédule l'essentiel de la technique psychanalytique : une cure psychanalytique n'est qu'une longue suite de paroles échangées. Mépriser ce simple échange de paroles, c'est oublier, ce que Freud rappelle, l'effet possible de certaines paroles, leurs forces. [...]
[...] Le dialogue est un instrument de pouvoir qui, sous couvert de relation d'égal à égal, permet de prendre l'ascendant sur autrui Mais le pouvoir quasi-magique du dialogue peut également être curateur pour l'un des interlocuteurs Le dialogue est un instrument de pouvoir qui, sous couvert de relation d'égal à égal, permet de prendre l'ascendant sur autrui. Les Sophistes ont les premiers mis en évidence et utilisé les pouvoirs de la parole, pouvoir qui l'emporte sur tous les autres. Ils prétendent que la rhétorique, l'art de la parole, est le plus utile des savoirs parce qu'il permet de l'emporter sur les autres savoirs. [...]
[...] Si le dialogue apparaît comme l'échange pacifié par excellence il peut aussi être une relation asymétrique de pouvoir mais possède également un pouvoir d'élévation qui transcende la simple réciprocité (III). Le dialogue apparaît comme l'échange pacifié par excellence. Le dialogue comme échange d'arguments et de raisons est la condition du progrès de la démocratie Dans ce cadre, le dialogue impose une certaine forme pour l'échange Le dialogue comme échange d'arguments et de raisons est la condition du progrès de la démocratie. Déjà la démocratie athénienne instituait un espace public pour le débat politique et avait pris conscience du pouvoir du langage. [...]
[...] « Ce qui a été pour nous un dialogue a laissé quelque chose en nous », écrit le philosophe allemand. La particularité du dialogue est que nous y expérimentons quelque chose qu'autrui nous a apporté et que nous n'avons pas rencontré par ailleurs. Le dialogue nous change, crée une communauté avec autrui dans laquelle chacun est soi-même pour l'autre, change l'autre en se trouvant lui-même et se change lui-même par l'autre. Le dialogue permet d'enrichir autrui tout en s'enrichissant d'autrui à un niveau spirituel. Dans les dialogues platoniciens, Socrate et ses interlocuteurs s'échangent des arguments. [...]
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