Philosophie politique, dialogue, politiques, esthétisation de la politique, débat politique, intersubjectivité, vérité, domination, conscience humaine, obéissance
Question 1 : Qu'est-ce que le dialogue ? Quand est-ce que ça s'arrête et que la force commence ?
S'appuyer sur les textes suivants :
Qu'est-ce que le dialogue ? :
-Martin Buber, « Dialogue », dans La vie en dialogue, pages 105-124
-Paulo Freire, Pédagogie des opprimés, chapitre 3
La conversation et la négociation :
-Martin Buber, « Dialogue », dans La vie en dialogue, pages 125-147
- Jürgen Habermas, « Notes programmatiques pour fonder en raison une éthique de la discussion »
Quelques conciliations politiques :
- Simone Chambers, Reasonable Democracy: Jürgen Habermas and the Politics of Discourse,
chapitre 14
- Paulo Freire, Pédagogie des opprimés, chapitre 3
Question 2 : Quelle place, s'il y en a une, pour l'esthétique dans une politique saine ?
S'appuyer sur les textes suivants :
L'esthétisation de la politique I : Jouer
John Rawls et le « grand jeu de politique » :
- John Rawls, Le Libéralisme politique, chapitre 1
Michael Walzer et le « beau...jeu » de guerres justes :
- Michael Walzer, Guerres justes et injustes, préface à la 2e édition 3 7.
Charles Taylor et les accommodements raisonnables par l'État neutre :
- Jocelyn Maclure et Charles Taylor, Laïcitié et liberté de conscience, chapitres 1-2
- Gérard Bouchard et Charles Taylor, Fonder l'avenir : Le temps de la conciliation, chapitre 7
L'esthétisation de la politique II: La Créativité de la différence
Le magnifique spectacle à retenir selon Hannah Arendt :
-Hannah Arendt, Condition de l'homme moderne, chapitre 5
- Diane Lamoureux, « Hannah Arendt, l'esthétique et le politique »
Søren Kierkegaard vs les échanges numériques fantastiques :
- Hubert L. Dreyfus, On the Internet, pages 72-88
- Sherry Turkle, Reclaiming Conversation: The Power of Talk in a Digital Age, chapitre 1
Richard Rorty sur la conversation de l'humanité à propos des droits de l'homme :
- Richard Rorty, « Droits de l'homme, rationalité et sentimentalité »
- Richard Rorty, La philosophie et le miroir de la nature, chapitre 8.
[...] L'esthétique offre notamment l'avantage de recouper les champs au confluent desquels se situe le concept de justice : le champ juridique, le champ politique, le champ moral, etc. Parce qu'il se pare des notions d'équité, de mesure et de tempérance au moyen d'un symbole très signifiant, le concept de justice impose le respect et survit à ses incarnations momentanées qui pourraient lui causer du tort - un mauvais juge, un roi tyrannique, etc. En d'autres termes, l'esthétique constitue ce qui distingue la politique du politique : il fait échapper le concept aux éventuels bouleversements liés aux circonstances. [...]
[...] En d'autres termes, quelle est la place de l'esthétique - s'il en existe une - dans une politique saine ? Pour répondre à ce question, nous nous demanderons au regard de ce que nous venons d'évoquer dans quelle mesure l'esthétique peut, en matière de politique, s'adresser aux citoyens sans constituer un risque pour la collectivité ? Dans cette perspective, nous nous demanderons dans un premier temps si une politique sans esthétique est envisageable, avant d'interroger la nature des risques qu'elle fait courir à la collectivité. [...]
[...] On peut penser à cet égard aux discussions entre partenaires sociaux lors des réunions préparatoires à certains projets de loi, et qui sont d'ailleurs désignées la plupart du temps par l'expression "dialogue social". D'un point de vue formel, les participants sont tous bel et bien présents autour d'une même table, et chacun expose ses intérêts, ses revendications et ses attentes de la discussion. L'objet explicite de telles discussions est donc de trouver un accord qui satisfassent les différentes parties prenantes. Le langage courant met donc sur le même plan le dialogue et la négociation. [...]
[...] C'est en ce sens que l'on peut comprendre l'expression "une politique saine". Saine ici signifierait que l'esthétique ne constitue pas une fin en soi à visée politique dont le but serait l'aliénation des citoyens comme agents de perpétuation et de légitimation du pouvoir. C'est en ce sens que l'analyse de la notion de "guerre juste" conduite par Michael Walker dans son ouvrage Guerre justes et injustes permet de montrer que les noms que le pouvoir donne à ses actes ont une valeur politique et programmatique pour les citoyens. [...]
[...] Plus un syndicat pourra se prévaloir d'un ancrage fort parmi les travailleurs, et plus ses revendications seront écoutées. Plus la majorité dont bénéficie le pouvoir politique sera large, et plus son projet de loi pourra passer outre ses opposants. Ce type d'échange n'offre en réalité nulle traces d'une recherche commune d'une vérité nouvelle, et l'on serait d'ailleurs bien étonnés de voir l'un des deux partis admettre ses torts, ou manifester un intérêt quelconque pour une observation nouvelle du camp adverse. [...]
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