L'accomplissement de son devoir implique l'intervention de la volonté et de la conscience. Seul un être doté d'un libre-arbitre peut agir volontairement dans le but d'obéir à une obligation morale qu'il juge légitime. Or on constate que les hommes semblent souvent n'accomplir leur devoir que par conformité aux habitudes collectives. Or l'habitude évoque l'absence de volonté et le retrait de la conscience. Elle a la valeur d'un automatisme, donc d'un comportement involontaire et accompli de manière inconsciente.
D'où la question suivante : si le devoir est tout d'abord un acte volontaire, peut-il à force d'être accompli devenir quelque chose d'involontaire ? (...)
[...] Transition Mais pourra-t-on qualifier de morale une action qui ne serait que le seul résultat d'un automatisme acquis par apprentissage? D'un enfant qui par habitude acquise se conforme à son devoir de politesse on pourra dire qu'il est bien éduqué. Mais ira-t-on jusqu'à lui en accorder moralement le mérite ? Le devoir moral Critique du conformisme La conduite envers autrui concerne la morale. Toutefois la dimension morale disparaît d'une multitude de relations quotidiennes qui sont transformées en de simples habitudes sociales. [...]
[...] Conclusion Si l'homme n'avait à se préoccuper que de la pureté morale de ses intentions, on serait obligé de nier la possibilité de faire son devoir par habitude. Mais l'existence humaine doit répondre à de multiples sollicitations face auxquelles il est nécessaire que le devoir ne pose pas en permanence problème. Le faire par habitude peut apparaître comme une solution de facilité, mais permet tout du moins une meilleure efficacité. Dans l'absolu il nous faut pourtant reconnaître que l'efficacité du résultat ne saurait en rien nous permettre de juger la moralité des actions humaines. [...]
[...] Caractère polysémique de la notion de devoir : il implique toujours une obligation, mais s'applique à des domaines très variés. Entre le devoir de faire sa toilette ou d'aller à l'école et l'obligation de respecter la dignité d'autrui il y a une différence d'intensité morale. Certains ne font appel qu'à l'habitude, alors que d'autres, plus exigeants, semblent requérir une prise de conscience approfondie et une bonne volonté. Il nous faut donc procéder à une analyse différenciée des domaines auxquels s'applique cette notion de devoir. [...]
[...] Elle tire sa légitimité en répondant aux exigences d'universalité de la raison. La loi morale s'énonce d'après Kant sous la forme d'impératifs catégoriques qui ont une valeur inconditionnée. Formule de l'impératif catégorique : Agis de telle sorte que la maxime de ta volonté puisse en même temps toujours valoir comme le principe d'une législation universelle.” Il y a donc deux morales différentes : L'une qui est indulgente (conformité au devoir, l'autre rigoureuse et idéale qui se fonde sur une exigence d'universalité. [...]
[...] Une même action peut ainsi être qualifiée de morale ou d'immorale en fonction du motif qui nous pousse à l'accomplir. c'est seulement lorsque l'action est motivée par la volonté d'agir par devoir (et non par intérêt) que celle-ci peut être qualifiée de morale. Définition kantienne du devoir D'où la définition que donne Kant du devoir Le devoir est la nécessité d'accomplir une action par respect pour la loi morale.” Premier principe : la valeur morale de l'action réside dans l'intention, non dans le résultat de l'action elle-même. [...]
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