Si l'on se fie à l'intuition, le devoir paraît contradictoire avec la notion de devoir. Car le devoir est bien une contrepartie du droit, qui ne s'envisagent que dans la réciprocité d'un couple indissociable. Dans la notion de droit se sont concrétisées les libertés humaines, depuis les théories du droit naturel inaugurées par David Hume. Le droit à la propriété est une liberté, comme le droit d'avoir ses propres opinions, sa propre religion
[...] In fine, nous avons dépassé l'idée d'un heurt trop sommaire entre devoir et liberté, que nous avons explicitée dans l'hédonisme, l'utilitarisme, la pensée libertarienne, pour montrer que ces deux concepts entretiennent un rapport plus complexe, à partir du moment où la liberté n'est pas considérée de manière trop restrictive (enfermée dans une certaine conception de l'individu trop réductionniste), ou isolée de la personnalité humaine qui la porte. Cette conception plus intégratrice du devoir et de la liberté peut être portée aussi bien par des pensées de source idéaliste que matérialiste. [...]
[...] Ou est ce que je deviens ce que veut un autre, et qui ne correspond pas à ma propre singularité, ma propre force de vie ? C'est en répondant à cette question d'un point de vue matérialiste, et non en considérant la liberté de manière abstraite, comme coupée de l'expression d'une nécessité, que l'on peut comprendre le lien entre liberté et devoir. Pour Nietzsche, ainsi, « la liberté est ne pas rougir de ce que l'on est ». Si j'effectue mon devoir, sans sentiment de conflit (Freud pourrait aussi y souscrire), alors je suis libre. [...]
[...] B - La synthèse libertarienne 1 - On retrouve cette conception d'un devoir aliénant, aussi bien dans un certain ultra libéralisme, qui fait dire à Mandeville que « les vices privés font les vertus publiques », et que tous les devoirs exprimés par la société sont nocifs, car privatifs de liberté et donc de créativité (la théorie actuelle du « ruissellement » des plus riches sur les pauvres en est une héritière). Les devoirs dictés par la collectivité restreignent ainsi doublement les libertés. Directement, et indirectement en limitant les capacités de réalisation des sociétés, leur développement. 2-Les anarchistes individualistes radicaux inspirés par Max Stirner considèrent l'expression de la liberté comme uniquement individuelle, en dissociant radicalement l'individu de la société, contrairement à toute la pensée sociologique. [...]
[...] Il n'y a donc pas d'opposition entre devoir et liberté, mais la liberté de l'homme, c'est-à-dire de pouvoir librement raisonner (sans atteinte à la liberté d'expression, d'information, de débat, de s'éduquer, ce qui fait de Kant un homme des Lumières, et pas seulement un homme de « devoir »), devient effective quand elle se confond, justement, avec son devoir moral authentique - Chez les stoïciens, je suis libre de conserver mon « quant à soi » dans toutes les circonstances. Et si nécessaire de « faire le pas de côté » (le suicide stoïcien). Aussi un devoir est un devoir accepté dans l'éthique des stoïciens. Le Sage doit accepter le devoir s'il le juge en cohérence avec l'ordre cosmique (Marc Aurèle accepte son sort d'Empereur et les devoirs afférents). [...]
[...] Dissertation de philosophie Le devoir s'oppose-t-il à la liberté ? Si l'on se fie à l'intuition, le devoir paraît contradictoire avec la notion de devoir. Car le devoir est bien une contrepartie du droit, qui ne s'envisagent que dans la réciprocité d'un couple indissociable. Dans la notion de droit se sont concrétisées les libertés humaines, depuis les théories du droit naturel inaugurées par David Hume. Le droit à la propriété est une liberté, comme le droit d'avoir ses propres opinions, sa propre religion. [...]
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