Claude Lévi-Strauss, devoir, obligation juridique, Kant, Durkheim, sociologie, philosophie, John Locke, Bergson, valeur du devoir, devoir moral, Nietzche, Freud, Hannah Arendt, Eichmann, Platon, Socrate
Toute action qu'un homme est obligé d'accomplir en vertu d'une règle est un devoir : celui-ci découle d'une norme à caractère, qui ne s'impose qu'à des êtres conscients en effectuant une contrainte sur leur volonté. Mais cette contrainte n'est pas irrésistible et nécessaire : le sujet reste libre de s'y soustraire. S'il y cède, c'est que sa raison l'y pousse (+ ou – explicitement), car le devoir ne peut avoir de prises que sur des êtres raisonnables. Le sujet est donc volontaire jusqu'à un certain degré.
[...] Or un homme n'a pas de pouvoir sur sa propre vie (c'est Dieu qui l'a) donc il ne peut se rendre esclave de qui que ce soit : « personne ne peut donner plus de pouvoir qu'il n'en a lui-même ». Si, par sa conduite et ses crimes, un homme mérite de perdre la vie, l'offensé peut choisir de différer sa mort en l'employant à son service. Il ne lui fait aucun tort, car dès que le criminel trouvera que l'esclavage est plus pensant que la perte de sa vie, il pourra « s'attirer la mort qu'il désire, en résistant et désobéissant à son maître ». La morale laïque peut d'ailleurs être considérée comme un dérivé tardif de la religion (cf. [...]
[...] Il existe donc des devoirs plus ou moins volontaires et consentis. On peut définir trois types de devoirs (pour obligation parfaite : Pothier, Traité des obligations [parfaite = contrainte extérieure ; imparfaite : contrainte intérieure] : - Devoir juridique : obligation parfaite [elle donne le droit à autrui d'en exiger l'accomplissement sous peine de poursuites légales] - Devoir moral : obligation imparfaite, car il ne donne pas de tel droit à autrui - Devoir religieux : parfait ou imparfait selon les cas (les règles religieuses peuvent se donner comme des normes religieuses, mais d'autre n'implique que la relation moi-Dieu Le terme d'obligation s'applique plus aux normes juridiques puisqu'elles en ont un certain monopole. [...]
[...] Pourtant, cette contrainte est souvent acceptée de plein gré par l'individu, même en l'absence de pression sociale. Ce devoir moral aurait alors une source d'autocontrainte, d'autodétermination. Le devoir moral devient alors un facteur de maîtrise de soi. Le devoir moral rend l'homme capable d'échapper aux mécanismes de ses inclinations et donc aux déterminismes. Le devoir impose le respect à l'individu et jouit donc d'un ascendant sur la sensibilité. L'action volontaire peut alors se soumettre à une loi qui ne lui est plus étrangère : qu'elle se donne elle- même, et qui la rend autonome. [...]
[...] « Élever un animal qui ait le droit de promettre – n'est-ce pas là, la tâche paradoxale que la nature s'est assignée vis-à-vis de l'homme ? ». Le premier travail a été de rendre l'homme « semblable parmi ses semblables », un être « prévisible ». Ce n'est que pas le travail de la « moralité des mœurs » (Aurore) et de la « camisole de force sociale que l'homme a été vraiment rendu prévisible ». H n'est donc pas prévisible par nature, l'unité de l'espèce serait donnée par l'éducation et qui peut se montrer très violente. III. Valeur du devoir A. [...]
[...] Le devoir moral se distingue-t-il toujours de l'obligation juridique ? Par définition, le devoir moral s'oppose à l'obligation juridique : on agit conformément à l'obligation juridique par peur de la sanction (dc extérieur) alors que le devoir moral oblige intérieurement et implique le plein consentement de l'individu. Pourtant il existe des obligations juridiques qui sont aussi des devoirs moraux : interdiction du meurtre/vol. Comment alors distinguer les devoirs moraux des devoirs juridiques ? La différence réside dans l'attitude intérieure du sujet qui obéit (l'intention qui motive son obéissance). [...]
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