Le devoir moral est-il une entrave à la liberté ?

Thèmes abordés

Devoir moral, entrave à la liberté, Emmanuel Kant, conscience morale, raison, Iris Murdoch, Métaphysique des moeurs, liberté intérieure, désirs, angoisse, mauvaise foi, L'Être et le Néant, respect

Résumé du document

Le monde de l'homme est un univers dans lequel, grâce à la conscience morale, ou encore la voix de la raison, l'homme est capable de distinguer le bien du mal. Cette faculté morale, donc humaine, est guidée par le devoir moral, c'est-à-dire l'ensemble des règles générales qui mènent l'homme vers la voie du bien et qui l'écartent du chemin du mal.
Le devoir moral est-il une entrave à la liberté ? Puisque le devoir moral est permis par la conscience de l'homme et qu'elle est dans son être au même titre que la liberté, cela signifie-t-il qu'elles sont indépendantes l'une de l'autre ? N'y a-t-il pas, au contraire, une corrélation entre elles ? Et dans ce cas, le devoir moral est-il réellement un obstacle dans la conquête de la liberté et dès lors l'atteinte du bonheur est-elle envisageable ?

Extraits

[...] La raison est dans notre essence humaine, ce qui est l'ensemble des caractéristiques nécessaires à définir un être ou une chose. Cette raison est la faculté de connaître, de juger, de discerner le vrai du faux et le bien du mal, elle est liée à la liberté comme la faculté innée et humaine de penser donc la liberté est indépendante de la raison, elle est possible par l'usage de la raison et donc de la pensée. De plus, le philosophe Sartre évoque que L'homme est condamné à être libre dans son texte L'Être et le Néant. [...]

[...] Donc il faut se connaître soi-même ce qui suppose un contrôle de nos désirs, alors, il demeure libre, car il pleut réaliser que ce qu'il désire. La véritable liberté est de pensée or pour penser il faut connaître. Donc, plus je connais, plus je vais être libre et ainsi l'atteinte du bonheur [HYPERLINK: https://fr.wikipedia.org/wiki/Bonheur] sera plus grande. Ainsi, si l'homme connaît ses devoirs moraux il fera en sorte de désirer que de suivre la voie du bien sans jamais s'écarter, dès lors, l'atteinte à la liberté et donc au bonheur est permise. [...]

[...] Ainsi, le bonheur est possible pour l'homme. Le devoir moral ne doit pas être pensé en contradiction avec la liberté Enfin, pour Kant, le devoir moral ne doit pas être pensé en contradiction avec la liberté, car même si elle est le sentiment d'un tribunal intérieur en l'homme "devant lequel ses pensées s'accusent ou se disculpent l'une l'autre" , Métaphysique des mœurs, c'est l'obéissance aux lois de la raison qui permettent cette liberté. En effet, la morale kantienne, fondée sur l'autonomie c'est-à-dire sur l'obéissance à la loi de sa propre raison, établit qu'agir librement est agir par devoir, par obligation donc un ordre fixé à soi-même. [...]

[...] Par ailleurs, Iris Murdoch semble suivre le raisonnement du philosophe allemand en disant dans La souveraineté du Bien que la liberté ne réside pas dans les choix, mais dans le processus continu et imperceptible pour lequel nous apprenons à mieux voir le monde . Ici le fait de mieux voir est utilisé dans le sens moral du verbe, c'est-à-dire que pour être libre il faut une prise de conscience, une réflexion aux conséquences nécessitant une attention au monde, aux êtres, aux situations. Une attention à ce qui est extérieur à nous, mieux voir est ce qui permet un signal à l'égard de nous-mêmes permettant d'être juste vis-à-vis de soi. Pour être juste, il faut un regard éclairé par la connaissance. [...]

[...] Dans le cas contraire, il sera immoral s'il choisit d'ignorer la voix de sa conscience et fait délibérément le mal. Ce devoir moral est posé avec un critère universel qu'est le respect, donc pour être moral il faut que toutes nos actions soient prises en considération de l'humanité, il y a alors une exigence d'universalité de la conscience. Ceci correspond donc bien à la conscience morale, car en plus d'être constitutive de l'être humain, c'est une puissance universelle, nécessaire et indestructible qui est dans notre nature, même lorsque nos actes la nient. [...]