L'année 2005, placée sous le signe de la commémoration de la Seconde Guerre mondiale, a également été année de deuil pour l'humanité entière en ce qu'elle représentait le soixantième anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz-Birkenau.
Occasion particulière offerte au monde pour se remémorer la barbarie nazie et sa frénésie meurtrière et génocidaire, cette année-phare fût aussi emblématique de la volonté collective de ne pas oublier l'ignominie passée et ainsi d'honorer le devoir de mémoire (...)
[...] N'y a-t-il pas une forme de paradoxe concernant cette mémoire qui combat l'oubli tout en étant quelque peu oublieuse? De plus, la mémoire apparaît comme fortement malléable : elle a pour caractéristique de n'être pas figée puisqu'elle est un regard du présent sur le passé et ainsi évolue-t-elle au gré des époques. Cependant, la subjectivité ainsi que le caractère politique de la mémoire la discréditent, la contrarient. Puisqu'elle ne peut demeurer constante, comment pourrait-elle prétendre, sous la forme du devoir de mémoire, offrir un éclairage du monde fiable, à-d fidèle à lui-même, constant ? [...]
[...] En effet, la naissance du devoir de mémoire semble liée à la crise identitaire que l'homme traverse au sortir de la seconde guerre mondiale. Le devoir de mémoire apparaît comme une alerte symbolique, un rappel du fait que le mal concerne au plus haut degré le monde humain et qu'il faut s'en préserver en commençant par conserver la certitude qu'il peut de nouveau naître dans l'esprit de l'homme (n'oublions pas que les nazis étaient des hommes). Dans son œuvre Difficile Liberté, Emmanuel Lévinas écrivait que : le mal n'est pas un principe mystique que l'on peut effacer par un rite, il est une offense que l'homme fait à l'homme. [...]
[...] C/Par ailleurs, on assiste à l'heure actuelle à une véritable explosion du devoir de mémoire qui semble tout envahir. Ainsi, l'obsession mémorielle a supplanté le devoir de mémoire premier au point de le discréditer. La mémoire, aujourd'hui présentée comme un véritable dogme avec ses rituels propres que sont les commémorations, semble imposée aux générations actuelles quitte à annihiler tout esprit critique de leur part. La voix péremptoire des défenseurs du devoir de mémoire sonne comme un véritable refrain aux oreilles de la jeunesse qui se voit dans l'obligation d'y adhérer, d'adhérer à cette morale sans y avoir pensé. [...]
[...] La mémoire se doit bel et bien de simplifier la réalité puisqu'elle vise la collectivité plus que l'individu. Là où l'histoire s'intéresse avec précision aux détails de façon scientifique et cherche à étudier toutes les caractéristiques du passé, travail dont résulte une forme d'objectivité incontestable, la mémoire, quant à elle, se cantonne aux grandes lignes et ne retient que les éléments principaux, saillants. Par la même, la mémoire est sélective et implique une part d'oubli de la réalité. Mais que penser alors du devoir de mémoire ? [...]
[...] Colle 3 de philosophie Est-il légitime de parler d'un devoir de mémoire ? Introduction L'année2005, placée sous le signe de la commémoration de la seconde guerre mondiale, a également été année de deuil pour l'humanité entière en ce qu'elle représentait le soixantième anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz-Birkenau. Occasion particulière offerte au monde pour se remémorer la barbarie nazie et sa frénésie meurtrière et génocidaire, cette année-phare fût aussi emblématique de la volonté collective de ne pas oublier l'ignominie passée et ainsi d'honorer le devoir de mémoire. [...]
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