Mort romantique, mort taboue, deuil en occident, fin du 18e siècle, deuil ostentatoire, vision romantique de la mort, deuil contemporain
La manière dont la population agit face au deuil varie fortement selon des critères très variés. En effet, la culture, le caractère, les codes sociaux, l'évolution de la société sont autant de paramètres influençant la perception de la mort, mais aussi la perception de la mort de l'autre. Les liens entre les individus changent également selon les époques et la pudeur, la réserve ou la passion et l'exubérance ne s'expriment pas de la même manière ni pour les mêmes raisons d'un siècle à l'autre.
[...] Parallèlement la perte de vitesse de la pratique religieuse dans notre société se caractérise aussi par l'idée que la population ne pense plus que les défunts ont une vie après la mort. Le recueillement se perd donc également et les incinérations se multiplient. On assiste donc à une modification du rituel mortuaire et à la création d'une mort impersonnelle et tue. On peut alors se demander dans quelle mesure cet aveuglement à l'égard de la fin de vie n'est pas le même que celui qui nous incite à traiter la génération des seniors de manière impersonnelle. [...]
[...] Les survivants ont besoin d'un endroit pour se recueillir. Le plus souvent le mort est donc enterré dans un endroit public ou privé (le plus souvent semi-privé puisqu'il s'agit de concession à perpétuité, de plus en plus souvent) afin que la famille puisse se rendre sur la tombe aussi souvent qu'elle le souhaite. Les noms sont inscrits sur les tombes et ce de plus en plus clairement. Cela dépend aussi bien sûr du niveau de richesse du mort et de sa famille ; les familles riches font inscrire de plus en plus de choses sur les pierres tombales dont certaines sont installées dans des domaines intégralement privés. [...]
[...] Le deuil contemporain, solitaire et secret ; l'aboutissement logique d'une mort interdite A. Une conséquence du deuil hystérique : le développement d'une pudeur spécifique En contre coup du deuil ostentatoire, se développe progressivement une sorte de pudeur, depuis le 20e siècle. L'homme est désormais maître de tout ou du moins perçu comme tel et la société est de plus en plus une société de contrôle. La mort est alors perçue comme la seule chose incontrôlable et elle est progressivement dissimulée. [...]
[...] La fin du rituel mortuaire À ce nouveau deuil et à cette mort cachée, s'ajoute la fin du rituel mortuaire. La mort intervient désormais dans la plupart des cas à l'hôpital. C'est une mort lointaine. Les survivants n'ont quasiment aucun contact avec le mort désormais, qui est emmené, couvert, et mis en terre de manière cachée. Tandis qu'au 18e siècle le corps était visible (certains souhaitaient même conserver certains de leurs organes), aujourd'hui le corps du mourant est aussi tabou que la mort elle-même. [...]
[...] Le deuil en Occident depuis la fin du 18e siècle : de la mort romantique à la mort taboue La manière dont la population agit face au deuil varie fortement selon des critères très variés. En effet, la culture, le caractère, les codes sociaux, l'évolution de la société sont autant de paramètres influençant la perception de la mort, mais aussi la perception de la mort de l'autre. Les liens entre les individus changent également selon les époques et la pudeur, la réserve ou la passion et l'exubérance ne s'expriment pas de la même manière ni pour les mêmes raisons d'un siècle à l'autre. [...]
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