À première vue, je désire ce que je n'ai pas : quelque chose me manque et j'en souffre. Il semble alors naturel que je souhaite satisfaire mes désirs. Toutefois, une telle satisfaction est-elle toujours possible ? N'existe-t-il pas, au moins, des rêves irréalisables ? Ou des désirs mauvais, inquiétants, qu'il vaudrait mieux ne pas réaliser ? Dès lors, doit-on vraiment souhaiter satisfaire tous ses désirs ? (...)
[...] Qui souhaiterait les satisfaire tous s'exposerait au malheur. On a l'impression qu'elle approuve et commente le mot qu'on prête à Héraclite : Il ne vaudrait pas mieux pour les hommes que tous leurs désirs fussent satisfaits. C'est pourquoi la thèse de Platon est tout à fait remarquable, qui, d'une part, donne la parole à Calliclès, au lieu de passer sous silence la violence du désir, et, d'autre part, déborde le plan moral, pour voir dans le désir un mouvement vers l'absolu dont seul le philosophe comprend la portée. [...]
[...] II) Satisfaire ou maîtriser ses désirs ? Socrate, dans le dialogue platonicien, interroge le sophiste à sa façon, avec l'ironie qui invite à approfondir l'examen du problème. S'il faut manger quand on a faim, se désaltérer quand on a soif, et il faut avoir tous les autres désirs, pouvoir les satisfaire, v trouver du plaisir pour vivre heureux comme l'affirme Calliclès, on en vient à se poser que c'est vivre heureux, quand on a la gale et envie de se gratter, de se gratter à son aise et de passer sa vie à se gratter Autrement dit, selon Socrate, on ne doit pas mettre tous les désirs sur le même plan. [...]
[...] Il souligne qu'il faut en être capable [ . ] par son courage et son intelligence il faut avoir la force de remplir tous ses désirs à mesure qu'ils éclosent On ne doit pas simplement, alors, souhaiter satisfaire ses désirs ; on doit, pour être heureux, y parvenir vraiment : c'est un idéal conforme à la loi de la nature Le luxe, l'incontinence et la liberté, quand ils sont soutenus par la force, constituent la vertu et le bonheur .L'intempérance est la vertu des forts, la tempérance celle des faibles. [...]
[...] Doit-on souhaiter satisfaire tous ses désirs ? Introduction À première vue, je désire ce que je n'ai pas : quelque chose me manque et j'en souffre. Il semble alors naturel que je souhaite satisfaire mes désirs. Toutefois, une telle satisfaction est-elle toujours possible ? N'existe-t-il pas, au moins, des rêves irréalisables ? Ou des désirs mauvais, inquiétants, qu'il vaudrait mieux ne pas réaliser ? Dès lors, doit- on vraiment souhaiter satisfaire tous ses désirs ? [...]
[...] Ainsi le Sage souhaiterait-il satisfaire tous ses désirs, mais en désirant le moins possible. Aux troubles de la jouissance, à ses ambiguïtés, il préfère l'absence de passion, un bonheur sans inquiétude, l'ataraxie. III) Le désir fondamental : l'aspiration au Bien La philosophie de Platon ne peut être confondue avec les sagesses qui n'invitent qu'à limiter, voire à supprimer les désirs, pour fuir l'inquiétude dont ils sont porteurs. Dans Le Banquet, Diotime de Mantinée révèle à Socrate le sens philosophique du désir, toujours déçu et toujours renaissant, de satisfaire tous nos désirs. [...]
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