Dissertation de Philosophie s'interrogeant sur la satisfaction de tous les désirs comme règle de vie.
[...] Le désir se nourrit justement de l'interdit. Renoncer à tous ses désirs Faut-il alors renoncer à tous ses désirs ? C'est cette solution que préconise Schopenhauer. Selon lui, tout dans l'univers (les êtres vivants comme les forces chimiques ou physiques) est animé de volonté. On pourrait rétorquer que la volonté n'est pas le désir, sauf que chez Schopenhauer la volonté n'a rien à voir avec le libre-arbitre mais est une puissance aveugle de vie, sans fondement et surtout sans finalité. [...]
[...] Mais alors la satisfaction de tous nos désirs est-elle compatible avec la morale, celle-ci devant être universelle sous peine de n'être pas ? Désir et vertu Il n'y a pas de morale sans liberté et donc sans maîtrise de soi. Il existe des désirs dangereux et immoraux. Platon nous montre que la tempérance est une vertu. Je ne suis pas libre de mes désirs (ils surgissent sans que je sache d'où ils viennent) et on peut donc considérer qu'il n'est pas de vie libre et juste là où l'on satisfait sans discernement tous ses désirs. [...]
[...] Fils d'un père sage (Poros) et d'une mère pauvre (Penia), Éros ne peut être que philosophe. La philosophie est donc désir et ne saurait condamner absolument le désir. Il relève de la condition humaine et semble être notre dignité par rapport à l'animal. Le désir comme moteur de vie et comme créateur de valeurs On peut même définir l'homme par le désir. C'est ce que fait Spinoza. Pour Spinoza, l'homme est animé par ce qu'il appelle le conatus, défini comme le désir de persévérer dans son être Celui-ci ne caractérise du reste pas seulement l'homme mais la Nature toute entière (c'est-à-dire Dieu). [...]
[...] Tant que nous agissons selon notre seul conatus nous éprouvons de la joie. La tristesse vient lorsque nous sommes empêchés de réaliser notre conatus à cause de l'intervention des choses extérieures. Satisfaire nos désirs, en tant qu'ils proviennent de nous même et non en tant que nous subissons les actions extérieures, est donc pour Spinoza une bonne règle de vie. Accomplir ses désirs consiste alors à rechercher l'utile qui nous est propre, ce qui est bon pour nous. Le bon se définit d'ailleurs comme ce qui est l'objet de nos désirs. [...]
[...] De plus, Schopenhauer omet le caractère proprement humain du désir. Si satisfaire tous ses désirs n'est pas une bonne règle de vie, l'alternative est-elle vraiment de n'en satisfaire aucun ? Renoncer à certains désirs La sagesse antique, dans sa recherche du bonheur, est moins radicale. Qui dit règle suppose seuil à ne pas franchir Une règle suppose d'introduire une norme. Quelle norme choisir ? La position stoïcienne nous engage à distinguer ce qui dépend de nous de ce qui n'en dépend pas. [...]
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