Le rapport au désir et à sa satisfaction a de tous temps été un profond moteur de la vie humaine : il serait absurde de nier que les objectifs que se fixent et se sont fixés les êtres humains n'ont pas influencé leur propre vie, et plus globalement l'évolution de l'humanité elle-même.
Mais il faut dès lors veiller à ne pas faire d'amalgame en associant le concept de besoin à celui de désir : alors que le premier relève juste des besoins vitaux de l'homme, comme la nécessité de se nourrir, l'autre ne se révèle que lorsque ces besoins sont satisfaits : l'état animal de l'homme peut donc combler ses besoins, la question restant entière pour les désirs (...)
[...] Contrairement au besoin, le désir s'avère donc insatiable, étant donné qu'il est perpétuel et que chercher à le combler est une vaine utopie. Il faut alors, selon Schopenhauer, lui préférer une existence libérée du désir, voire l'ennui lui-même, car recherche à combler le désir revient à connaître un plaisir très largement éphémère face à l'immensité des souffrances qu'il engendre : l'Histoire en regorge d'exemple. Le plus illustratif serait alors celui d'Adolf Hitler, qui, désirant annexer des territoires vitaux Lebensraum rassembler les populations germaniques et anéantir les peuples juifs et tziganes, a connu une apogée de sa puissance fin 1941, très éphémère, pour au final laisser un désastre culturel, humain et matériel à la fin de la guerre : comme le dit Nietzsche, le désir sert aussi la volonté de puissance. [...]
[...] car le désir est le moteur de développement de l'humanité. Même si ce dernier ne niait pas que le désir puisse être comblé, il affirmait que l'attente en l'espérance d'un désir comblé était même plus propice au bonheur car l'on s'attend à devenir heureux; De nos jours, cette conception fonctionne toujours : les personnes ayant des désirs, et donc de l'ambition, sont de façon générale bien vues socialement, les gens haïssant l'ennui et souhaitant une vie pleine d'anecdotes et de souvenirs heureux : nous en revenons donc à Rousseau, son mot malheur pouvant être aujourd'hui synonyme de rejet social de la société pour qui n'a plus rien à désirer. [...]
[...] Mais quel est dès lors le rapport au désir ? S'il procède bien d'un manque, il n'existe également que par la présence d'autrui. Ainsi, le désir étant lié aux autres Je il relèverait donc d'un souhait de reconnaissance comme l'expliquait Hegel : l'homme a le désir d'être reconnu par ses pairs comme un être unique, un sujet pensant, une conscience véritable, lequel peut être satisfait par des liens tels que l'amitié ou l'amour : il serait absurde de nier que ces valeurs, qui permettent pourtant aux êtres humains de satisfaire leur désir de reconnaissance entre eux. [...]
[...] Nos désirs peuvent-ils être comblés ou sont-ils insatiables ? Le désir est par essence possible à combler L'origine même du désir procède avant tout, selon de nombreux philosophes, d'un manque. Pour pouvoir le combler, il suffit donc pour les hommes de rassembler les conditions nécessaires à sa réalisation : si un homme politique désire être élu, il lui faut convaincre les électeurs et réaliser des efforts qui tendent vers ce but, le désir comblé revenant alors à son élection. Cette conception peut dès lors s'appliquer à la vie quotidienne, n'ayant juste à changer les mobiles : si un élève souhaite obtenir son baccalauréat, il lui faudra fournir des efforts et du travail, le désir comblé étant alors l'obtention du diplôme. [...]
[...] Mais peut-on cependant infirmer catégoriquement l'idée d'un désir qui puisse être comblé . Loin d'une réponse univoque, cela dépendant essentiellement des formes que le désir prend. III) Les formes du désir et la possibilité de le satisfaire En effet que peut-on affirmer quant au désir ? Les deux points de vue, bien que paraissant antagonistes, ne le sont pas forcément : quelle conception donne-t-on au désir ? Si l'on prend l'idée d'un désir individuel, tel que le souhait d'une personne d'acheter un téléphone, ce dernier peut être comblé sans difficulté : là sont les désirs que l'on peut satisfaire. [...]
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