La troisième maxime de la morale provisoire que se donne Descartes est qu'il vaut mieux changer ses désirs plutôt que l'ordre du monde : « Ma troisième maxime était de tâcher toujours plutôt à me vaincre que la fortune, et à changer mes désirs que l'ordre du monde [...] » (Discours de la méthode, Troisième partie). En ce sens, Descartes nous invite à nous méfier de nos désirs, dans la mesure où ceux-ci peuvent être sources de maux s'ils ne sont maîtrisés ou dominés par la raison.
Les désirs représentent donc pour l'homme un danger tant que celui-ci ne les a pas domptés. Faut-il, en ce sens, avoir peur de ses désirs ? (...)
[...] Le sujet doit être introduit par un exemple, une citation, ou un constat : l'erreur ici aurait été de commencer sans avoir amené le sujet au préalable (en écrivant, par exemple : faut-il avoir peur de ses désirs ? En effet, la question se pose C'est vous qui devez montrer que la question se pose, la justifier. Les désirs représentent donc pour l'homme un danger tant que celui-ci ne les a pas domptés. Faut-il, en ce sens, avoir peur de ses désirs ? Ce dont on a peur, c'est bien de ce qui représente un danger potentiel. [...]
[...] Faut-il avoir peur de ses désirs ? Plan Le plan est donné ici pour vous aider, mais il ne doit en aucun cas figurer sur votre copie. I Il faut rejeter les désirs. En tant qu'ils expriment un manque, les désirs troublent l'âme et sont source de souffrance. Il faut donc s'en méfier. II Les désirs sont cependant positifs. Mais tout désir n'exprime pas un manque, et c'est par le désir que l'homme prend conscience de lui et dépasse son existence animale. [...]
[...] Il faut en ce sens préférer avoir des désirs que de ne pas en avoir. Celui qui désire dépasse sa simple condition biologique et accède au savoir de lui-même. L'animal, en effet, ne désire pas, il ne ressent que des besoins. Dès lors, le désir acquiert une connotation positive : il est justement ce qui pousse l'homme à dépasser la simple existence animale. C'est en effet parce que l'homme cherche toujours à posséder plus qu'il est amené à inventer, créer, développer la culture. [...]
[...] Il ne faut donc pas avoir peur de ses désirs, mais plutôt de l'ignorance qui nous aliène aux mauvaises affections. La connaissance de soi et du monde est libératrice et l'on comprend dès lors bien que les désirs raisonnés ne sont en eux-mêmes aucunement dangereux. L'ascétisme moralisateur qui préconise le rejet de tout désir semble être bien plus dangereux puisqu'il peut mener à l'abolition de tout désir jusqu'au désir même de vivre. Une juste mesure est donc nécessaire : savoir transformer ses désirs en volonté, savoir raisonnablement hiérarchiser ses désirs et évaluer leur degrés de possibilité est nécessaire pour atteindre un certain bien être. [...]
[...] Certes, il faut avoir peur de ce qui fait souffrir, mais non pas de ce qui procure du plaisir. Or, désirer est en soi source de plaisir, parce que l'on s'imagine le plaisir de la satisfaction. Le bonheur ne résiderait donc pas dans l'abolition même du désir. Si désirer c'est manquer, nous n'avons par définition jamais ce que nous désirons : soit nous désirons et sommes insatisfaits, soit nous possédons et alors ne désirons plus. Si bien que nous oscillerions toujours entre frustration (insatisfaction du désir) et ennui (satisfaction sans désir). [...]
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