Etre de désir, l'homme recherche continûment un objet qu'il imagine être source de satisfaction. Allant inéluctablement vers ce dont il croit manquer, la conduite de l'homme est aujourd'hui dictée par une société dite de consommation orientée vers la multiplication des désirs et la recherche vaine du bonheur. Pourtant, le 10ème commandement biblique nous dit "tu ne convoiteras pas", condamnant ainsi la cupidité, la convoitise et par là tous les désirs inutiles ou dérisoires. Cette recommandation semble judicieuse si on prend en compte le fait que le désir est par essence lié à un sentiment de manque, de privation (...)
[...] Pourtant ils ne savent pas encore si leurs désirs sont possibles. C'est l'espoir de voir ce désir accomplit qui les transportent de joie. De plus, le désir n'est pas sans donner un sens à notre vie et à notre personnalité. Les désirs sont souvent personnels, dépendent d'un individu à l'autre, ce qui permet de nous différencier, de nous affirmer par rapport à autrui. Une luxueuse voiture ne va pas être désiré d'une façon analogue chez chacun, certains ne la désirerons même pas. [...]
[...] De plus, ceux-ci accentuent les défauts humains, nous pervertissent. Il apparaît donc que désirer est nécessairement lié à la souffrance. Midas en fait l'expérience lorsque tous ce qu'il touche se transforme en or. Cet attrait démesuré pour la richesse finit par étouffer, bloquer son désir. On pourrait ainsi se demander si en obtenant surabondamment tout ce qu'on désire, on finirait par stopper tout désir ? Serait-on alors sincèrement plus heureux ? [...]
[...] Ainsi, nous avons pu constater que désir et bonheur n'était pas fatalement antinomiques. Pourtant on dit souvent devoir réprimer, étouffer ses désirs, qui sont instinctivement associer à l'insatisfaction et la souffrance. En effet, il s'avère que le désir apporte en premier lieu une idée de manque. D'ailleurs le terme latin, desiderium, signifie d'abord regretter l'absence de, manquer. En désirant obtenir ce que l'on ne possède pas, être ce que l'on est pas, on se crée automatiquement un manque, qui entraîne frustration et déception. [...]
[...] Désirer peut-il être source de bonheur ? Ou au contraire le désir s'accompagne-t-il d'une telle souffrance qu'il faudrait y renoncer ? Le désir est omniprésent chez l'individu pourtant nous ne passons pas l'intégralité de notre vie affligé, contrarié. Le désir paraît alors pouvoir cohabiter, et même être l'auteur, du bonheur auquel nous sommes sujet. En effet, l'attente de la concrétisation de ses désirs est déjà une forme de satisfaction. Mon imagination prend le pas sur la réalité et, la promesse de leur réalisation, me remplit d' enthousiasme. [...]
[...] C'est un cycle infernal : je désire, j'obtiens, je désire, j'obtiens. Ce phénomène est accentué par la société de consommation dans laquelle nous vivons et son arme, la publicité. Cette dernière va , d'une part nous faire désirer des choses dont nous n'avons pas l'utilité, d'autre part créer un effet de mode. Alain Souchon dénonce cette société matérialiste avec sa chanson Foule sentimentale. Il nous explique qu'avoir énormément de choses matériels, ne nous rend pas plus heureux, bien au contraire. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture