Étymologiquement, le désir vient du latin "desiderare" qui signifie "regret de l'étoile". En effet, selon la tradition antique, l'âme humaine aurait été séparée en deux parties, l'une d'entre elles aurait pris la forme d'une étoile, inaccessible à l'homme, donc. L'homme passerait alors sa vie dans une quête perpétuelle de cette partie manquante, voulant enrayer la souffrance provoquée par l'absence de celle-ci.
"Ce qu'on n'a pas, ce qu'on n'est pas, ce qui nous manque, voilà les objets du désir", nous explique Platon dans Le Banquet. Le désir serait donc cette volonté commune à tous les hommes de combler le manque pour arriver à une paix de l'âme. Or, il apparaît en fait que le désir ne s'éteint jamais, car il se renouvelle. L'homme ne parvient donc jamais vraiment à un apaisement.
Peut-on alors considérer le désir comme un danger, un ennemi à la fois pour l'homme et pour son alter ego ? Le désir ne ferait-il pas partie d'une série de risques propres à la vie ? Par ailleurs, n'est-ce pas refuser sa nature humaine que de vouloir se défaire du désir, sous prétexte qu'il peut représenter un danger ?
[...] Selon Epictète, ce n'est pas par la satisfaction de nos désirs que s'obtient la liberté, c'est par la destruction de ces désirs Selon ce penseur de l'Antiquité, le désir compromet la liberté. Or, à la différence de ce qu'il affirme, l'homme ne peut pas réellement détruire ses désirs, car vouloir détruire ses désirs est déjà en soi un désir, donc il serait illusoire de penser pouvoir les détruire. L'homme apparaît donc soumis à un risque, celui de perdre sa liberté, en étant asservi à ses désirs. Néanmoins, il faut souligner que la vie est composée d'une succession de risques. Dans la rue, lorsque nous marchons, nous risquons de tomber. [...]
[...] Il s'agit d'un véritable cercle vicieux. Arthur Schopenhauer, philosophe du XIXe siècle, parle du désir. Il explique que, tant que le désir n'est pas satisfait, l'homme éprouve un manque. Mais une fois satisfait, il ressent une certaine souffrance, résultant en fait de la possibilité pour l'homme d'apprécier davantage la quête du désir que son assouvissement. Cependant, la force mentale de la personne est une composante essentielle de sa plus ou moins grande souffrance. En effet, une personne fragile d'esprit risque de tomber plus rapidement dans la folie de la recherche du désir qu'une personne forte et saine d'esprit. [...]
[...] Le désir, comme nous l'avons vu, est donc incontestablement un risque de la vie. En effet, il nous met face à un danger, personnel ou universel. Cependant, faut-il vraiment vivre le désir comme un danger ? t-on pas plus intérêt à considérer le désir comme une caractéristique de l'identité humaine, que l'on pourrait même considérer comme une opportunité plutôt que comme un fardeau ? En effet, nous devons tout d'abord garder en mémoire la permanence du désir dans la nature humaine. [...]
[...] Notre vie n'est pas tracée, et c'est pour cela que nous la construisons, avec ses risques et ses difficultés. Comme nous avons pu le voir tout au long de ce devoir, le désir est un risque : celui de tomber dans l'excès et le mal, dangers inhérents au désir. Pour autant, peut-on s'empêcher de désirer pour la simple raison que cela soit risqué ? La réponse apparaît évidente : le désir comporte, certes, des risques, mais l'homme ne peut se passer du désir et il serait illusoire de penser le contraire. [...]
[...] Nous verrons tout d'abord que le désir, en effet, expose l'homme à un risque. Puis nous montrerons que le risque est en fait minime, et qu'il faut donc vivre le désir comme la marque de son humanité. Enfin, nous essayerons de montrer les limites de chacune de ces thèses. Tout d'abord, nous allons montrer que le désir expose l'homme à un risque. En effet, le désir représente un danger pour l'homme. D'une part, désirer, c'est partir en quête, dans une quête qui s'avère infinie. [...]
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