Analyse de la dichotomie qui subsiste entre désirs et besoins sur le thème de la souffrance et par voie de conséquence sur l'accès au bonheur.
[...] Enfin, les Stoïciens affirment aussi que les désirs peuvent être néfastes à l'homme. En effet, tout comme les rêves, les désirs évoluent dans l'imaginaire puisque l'homme crée de lui même ses propres désirs. Ainsi, dans l'esprit humain, le désir peut se porter sur n'importe quel objet. Cependant le problème survient au moment de la satisfaction de cette envie : il existe une inadéquation entre désir et réalité. C'est ce qu'explique Descartes dans le Discours de la méthode : l'homme n'a pas la capacité d'assouvir ses désirs dès lors qu'ils relèvent de l'imaginaire. [...]
[...] Il perd pour ainsi dire tout ce qu'il possède. Par conséquent, il semble que la mort du désir soit en fin de compte une mort intérieure, l'homme n'étant guidé ni par ses sens, ni par sa volonté. Le désir est donc une manifestation de la vie chez l'homme, de sa capacité à se projeter dans la réalité. Mais c'est l'usage qu'il en fait qui détermine si ses envies le conduiront ou non au bonheur. L'être humain a en effet un pouvoir sur ses propres désirs qu'il peut plus ou moins contrôler par sa volonté. [...]
[...] Toutefois, le désir est aussi quelquefois source de bonheur, et éloigne donc l'homme de tout état de souffrance. Certes, les désirs nous attachent à un objet, mais l'homme peut apprendre à maîtriser, à contrôler ses pulsions par le biais de sa propre volonté. En effet, dans le Discours de la Méthode, Descartes affirme que l'homme n'a peut être pas de pouvoir sur ce qui l'entoure mais possède un pouvoir sur ses propres pensées. Dès lors, il se doit de changer ses désirs plutôt que l'ordre du monde c'est à dire détourner ses envies vers un autre objet qui agira comme un prétexte, ou encore un objet de substitution. [...]
[...] L'être humain est donc capable de s‘autoréguler, de faire face à ses désirs et ainsi de s'ouvrir au bonheur. De plus, les Epicuriens ne voient pas en les désirs qu'un aspect négatif de l'appareil psychique humain. Ils distinguent en effet certes désirs vains et désirs naturels, mais aussi parmi eux les désirs nécessaires des désirs non nécessaires. Selon eux, ces derniers n'entravent aucunement l'accès au bonheur ; au contraire, ils y contribuent dans la mesure où ils permettent à l'homme de répondre à ses besoins, et donc de créer une harmonie entre corps et esprit. [...]
[...] Or le plaisir est un élément nécessaire au bonheur. Le plaisir motive le désir ; par conséquent le désir est lui aussi nécessaire au bonheur. Le désir est donc ambivalent. Il peut être aussi bien positif que néfaste à l'homme. Toutefois, paradoxalement, alors que le désir signifie parfois souffrance, l'absence de désir conduit aussi au malheur. Le désir est un mouvement qui porte l'homme vers un objet, vers une action. Aussi, ne plus avoir de désirs impliquerait ne plus subir ces pulsions, ces élans qui animent corps et esprit, et qui, de fait, poussent l'être humain à vivre. [...]
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