Peut-on parler d'un désir de vérité ?

Résumé du document

"Tu n'es qu'un menteur" : cette phrase pourrait aussi bien être prononcée par une maman que par un camarade ; et pourtant, l'intention de celui qui la prononce est bien différente. En effet, la dame sait que son fils lui ment : ce qu'il dit semble impossible ou bien l'enfant a une attitude qui le trahit. Que veut cette mère ? La vérité, tout simplement. La vérité, au sens où tout monde se comprend, c'est un savoir universel que personne ne réfute, qui soit adéquat à la réalité. C'est un penchant naturel que de désirer la vérité.
Et pourtant, les hommes ont-ils vraiment envie de connaître la vérité ? N'ont-ils pas plutôt envie d'entendre ce qu'ils veulent ? (...)

Extraits

[...] Les candidats sont souvent plus stressés de gagner plutôt que de perdre. Mais c'est tout de même paradoxal d'avoir peur d'une vérité qui nous veut du bien Ainsi, il arrive que l'on retarde le moment de savoir la vérité alors que cette vérité nous ferait très plaisir. Justement, ce qui compte c'est qu'elle soit conforme à la réalité. Donc il arrive que la peur nous conduise à ne pas désirer la vérité. Il y a donc des circonstances qui nous font fuir la vérité. [...]

[...] Mais ne peut-on pas dire parfois que l'homme fuit la vérité ? II. L'homme semble parfois fuir la vérité, il ne la désire pas Tout d'abord, il faut noter que pour affirmer que l'homme désire la vérité, il faudrait qu'il la désire en permanence. Or, ce n'est pas le cas. La vérité fait parfois mal, justement parce qu'elle est l'expression de la réalité et que celle-ci n'est pas toujours rose. Ainsi, toute vérité n'est- elle pas forcément bonne à dire ou à entendre. [...]

[...] Mais si l'on cherche les motivations de cette quête, on distingue bien souvent l'intérêt personnel du reste. Quand une proposition nous semble utile, nous fait plaisir, nous donne raison, nous la tenons pour vraie, même si elle est fausse Nous fuyons la vérité, nous nous échappons de la réalité, nous rêvons, nous mentons. La vérité a en fait bien peu d'importance pour l'homme, sauf quand il y trouve un quelconque intérêt. Bien loin de cette situation se trouve le désir de vérité. Le désir de vérité ne peut donc être évoqué pour les hommes. [...]

[...] La vérité, au sens où tout monde se comprend, c'est un savoir universel que personne ne réfute, qui soit adéquat à la réalité. C'est un penchant naturel que de désirer la vérité. Et pourtant, les hommes ont-ils vraiment envie de connaître la vérité ? N'ont-ils pas plutôt envie d'entendre ce qu'ils veulent ? Reprenons l'exemple ci-dessus. Dans le second cas, c'est un camarade qui parle au petit garçon. Et cette fois-ci, le doute s'impose. Ne serait-il pas en fait en train de dire une vérité, justement si difficile à entendre ? [...]

[...] ainsi, les gens ont peur des mensonges car une fausse information induit en erreur et on aime rarement se tromper De plus, si cette vérité est si désirée, c'est aussi parce qu'elle est la base même de la confiance. Or, les liens sociaux sont énormément construits sur la confiance. Les menteurs, s'ils arrivent à bien cacher leur jeu, sont vus par les autres comme des individus normaux ; si ses habitudes sont dévoilées, il sera rejeté. Les hommes ont un besoin de vérité au point que mentir exclut du groupe. [...]