Dissertation de Philosophie sur la notion de désir : "Désir est-ce nécessairement souffrir ?". Document agrémenté de citations d'oeuvres philosophiques pour illustrer et appuyer les arguments.
[...] Néanmoins, si l'amour n'est fait que de désir on parlera d'amour passion qui est un amour possessif et égoïste : le sujet recherche sa propre satisfaction au détriment de l'autre qu'il chosifie en lui prenant sa liberté. Autrement dit, l'intérêt n'est plus dans l'objet du désir mais dans la manifestation de notre volonté d'imposer aux autres nos propres pouvoirs de posséder. Le désir quand il n'est pas satisfait, et c'est souvent le cas lorsqu'il s'agit de désirs culturels (non nécessaires pour vivre), apporte en effet une douleur et donc une souffrance. [...]
[...] De plus, l'homme ne peut vivre sans désir, en effet, même si l'homme ne se limite qu'à ses désirs naturels, il désire quand même. Si vivre est alors désirer. On peut dire que ne plus désirer c'est ne plus vivre. C'est là une expérience qui prouve que le désir est humain. Nous sommes donc dans l'obligation de continuer à désirer pour vivre ; mais nous pouvons limiter le risque de souffrance causé par les désirs en ne répondant qu'à nos désirs naturels : ceux que nous sommes donc capable de satisfaire. [...]
[...] Désir est ce nécessairement souffrir ? Le désir est la tension vers un objet que l'on se représente comme source possible de satisfaction ou de plaisir. Comme objet, c'est ce à quoi nous aspirons, comme acte c'est cette aspiration même. Le désir a donc souvent été considéré par la philosophie classique comme un problème, sans doute parce que sa nature est contradictoire ou, en tout cas, ambiguë. Quant à ce qui est nécessaire, c'est ce qui ne peut être autrement qu'il est : c'est donc quelque chose d'inéluctable, inévitable. [...]
[...] Néanmoins le désir n'est pas nécessairement souffrance car il permet à l'homme de s'affirmer en tant qu'être et d'entretenir un rapport avec l'autre, avec la reconnaissance ou le désir. Ce rapport à l'autre peut apporter il est vrai une grande souffrance mais aussi un grand bonheur. Le désir n'étant pas nécessairement souffrance on peut se demander si l'homme ne doit être guider que par lui, ne doit tenir compte que de lui. [...]
[...] Dans ce sens, le désir ne nous fait pas souffrir. De plus, nier le désir pour ne pas souffrir, ce serait en même temps nier notre affirmation, notre volonté d'être. Il est même impossible de vouloir supprimer le désir car ce serait être confronté à une contradiction impensable : désirer de ne pas avoir de désir. Ainsi le fait de désirer nous permet une puissance d'affirmation et de création qui nous éloigne de la souffrance. Inversant la perspective selon laquelle le désir serait manque et négativité, Spinoza est sans doute le philosophe qui affirme le plus vigoureusement la valeur et la positivité du désir. [...]
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