Dissertation philosophique ayant pour sujet : "Le désir n'est-il que souffrance pour l'homme ?".
[...] Ainsi, le désir amoureux me permettrait d'échapper à une condition qui est la mienne et qui ne me satisfait pas, me rend malheureux ; voire, il serait la preuve que l'homme est lâche, de mauvaise foi, et cherche à justifier ses actes en s'inventant une nature non choisie, en niant sa liberté. On peut supposer, bien que cela soit discutable, qu'il en est de même pour tous les autres désirs, pour le désir en général L'homme ne peut s'empêcher de désirer, car le désir est insatiable. Mais cela signifie-t-il nécessairement que le désir est souffrance ? [...]
[...] De plus, la jouissance ressentie lors de l'accomplissement d'un désir n'est-elle pas toujours trop brève, laissant place à un autre désir, une autre frustration ? . Ainsi le désir serait source de souffrance, que ce soit par sa présence (frustration), son absence (ennui), ou son accomplissement. Les stoïques, convaincus eux aussi de la souffrance engendrées par le désir, soutiennent que le bonheur réside dans la maîtrise des désirs (plus particulièrement des désirs passionnels, aveugles), c'est-à-dire dans une vie en accord avec son jugement. Mais un désir rationnel est-il encore un désir ? [...]
[...] Ainsi, le désir serait une puissance d'affirmation de soi. Mais l'affirmation de soi passe-t-elle uniquement par la joie que nous procure, selon Spinoza, l'accomplissement d'un désir ? Pour Hegel, il existe deux types d'hommes : l'esclave et le maître. A priori, l'esclave est celui qui passe sa vie à travailler et à refouler ses propres désirs pour satisfaire ceux du maître ; le maître est celui qui ne refreine aucun de ses désirs et qui se sert de l'esclave pour les assouvir. [...]
[...] Pour d'autres encore, c'est dans le refoulement de ses désirs, la domination de soi-même, que le désir lui- même devient une puissance libératrice me conduisant sur le chemin de la liberté intérieure. Mais à l'inverse, le désir peut aussi être interprété comme une échappatoire, un moyen d'échapper, justement, à la souffrance que l'on ressent à être soi-même, et ce en faisant preuve de mauvaise foi, de lâcheté, en niant sa liberté absolue. Ainsi, le désir peut être source de souffrance pour l'homme mais aussi moyen de fuir cette souffrance, voire même force salvatrice, libératrice. [...]
[...] Mais le désir ne peut-il pas être interprété autrement que comme souffrance ? Ne peut-il pas aussi être une force positive ? Si l'on en croit Spinoza, nous sommes une pure négativité Qu'est-ce que cela signifie ? Et quelle est l'origine de cette thèse ? . Pour Spinoza, être conscient c'est désirer. Donc, en tant qu'être conscient, l'homme est un pur désir, mais un désir contradictoire car un désir de rien. Ainsi nous sommes une pure négativité Mais en tant que pur désir, chaque homme est animé par un désir fondamental : être lui-même, s'affirmer comme homme libre. [...]
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