Le désir est une notion issue de plusieurs termes, le premier est « Desiderare » : Constater l'absence, désir vient aussi de « considerare »: Contempler un astre, de « sidus » : Etoile et enfin de « desiderarium » qui signifie désir ou regret d'une chose que l'on n'a plus. Le désir est la tension issue d'un sentiment de manque. En effet, on ne désire pas ce que l'on a déjà, Descarte dans IIIe méditation métaphysique disait ainsi : « Je désire, c'est-à-dire qu'il me manque quelque chose ».
En effet, quand l'étoile (sidus) disparaît, l'objet manque, il se créé un sentiment de privation d'une certaine plénitude. De ce sentiment de privation naît le regret puis la volonté de récupérer cet objet et donc le désir. Le regret, la nostalgie issue d'un manque ou d'une perte est donc à l'origine du désir.
[...] Il faut donc satisfaire ses désirs pour combler le manque. B. Désir = échappatoire : se détourner du manque, ne plus y penser En réalité, le désir est une échappatoire, le désir sert à se détourner du regret, chasser quelque chose que l'on n'a pas pour ne pas se dire qu'on ne l'a pas. Le désir est donc une fuite de la réalité, un moyen d'éviter de se dire qu'il nous manque quelque chose, au lieu de cela on se dit qu'il faut qu'on le possède même si cela est impossible, le désir peut alors être une simple illusion, une fuite de la réalité, de ce sentiment de regret. [...]
[...] Mais désir toujours source de regret A. Désir satisfait = regret Dans la partie II, nous avons vu que le désir peut être une échappatoire au sentiment de regret, qu'il permet de se détourner du manque le temps de l'attente de la réalisation du désir et ensuite, une fois le désir réalisé, de ne plus sentir ce manque car il est comblé. Cependant, le désir satisfait équivaut-il toujours à un manque comblé ? Il se présente deux cas : Dans le premier cas, au moment de la satisfaction du désir, le sujet est déçu (désillusion, objet idéalisé donc déception il y a donc un regret par rapport à ce que l'on attendait car Le désir fleurit, la possession flétrit toutes choses M. [...]
[...] Donc dans les deux cas, le désir satisfait n'équivaut pas au manque comblé mais au regret. B. Désir non satisfait = regret Certains désirs sont totalement inaccessibles, ils ne se réaliseront jamais (le désir d'immortalité par exemple) Ce désir non satisfait entraine la frustration, l'attente de la réalisation du désir, l'insatisfaction tant que le plaisir souhaité n'est pas obtenu. Or frustration est l'état mental d'insatisfaction caractérisé par un déséquilibre entre un désir ou une attente et sa réalisation du fait qu'il n'est pas encore réalisé (Définition : http://www.calay.be/frustration.php). [...]
[...] Le regret, la nostalgie issue d'un manque ou d'une perte sont donc à l'origine du désir. Nous étudierons donc en premier lieu cette relation, le regret en tant que déclencheur de désir. Cependant, si nous admettons ceci, nous pouvons affirmer que nous cherchons à échapper au manque, à ce sentiment de regret en désirant, nous aborderons donc ensuite ce point pour ensuite nous demander si le désir est bien un processus permettant d'échapper au manque, au regret de ne pas posséder ou si ce n'est pas au contraire source de regret. [...]
[...] Ainsi, Leibniz dans nouveaux essais sur l'entendement humain, affirme que L'inquiétude qu'un homme ressent en lui-même par l'absence d'une chose qui lui donnerait du plaisir si elle était présente, c'est ce qu'on nomme désir A l'origine du processus de désir se trouve donc comme nous l'avons vu un manque, une absence, le désir est donc une réaction à ce manque et à partir de là, nous pouvons dire que peut-être que le désir est un moyen d'échapper à cette sensation de manque, de regret. II. Désirer pour échapper au regret A. Une fois le désir satisfait, le manque est comblé On pourrait penser que comme le désir est dû à un sentiment de privation, de manque, l'assouvissement d'un désir représenterait la fin de l'attente. [...]
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