Etre raisonnable, est-ce renoncer à ses désirs ? - publié le 16/10/2007

Résumé du document

Dissertation de Philosophie entièrement rédigée s'interrogeant sur les désirs : "Etre raisonnable est-ce renoncer à ses désirs ?".

Extraits

[...] Le désir serait donc aussi une puissance positive, une puissance de vie à laquelle renoncer serait dangereux, car sans cette puissance, l'homme n'est plus rien. En effet, je n'ai pas choisi de vivre, mais si je vis c'est que je désire vivre. Voilà pourquoi Spinoza fait du désir l'essence même de l'homme et il précise bien que c'est l'essence des hommes et non des êtres vivants : les animaux n'ont pas de désirs, ils en restent simplement aux besoins. A strictement parler, le loup ne désire pas manger l'agneau, il éprouve seulement un besoin, c'est à dire une faim. [...]

[...] Bref, le désir est bien la marque, le signe distinctif de notre humanité. L'homme est désir, et ce désir c'est la puissance motrice en lui, c'est la source de toutes nos activités ; dans désir, l'homme est désespéré : il connaît l'apathie. L'apathie est un état d'insensibilité et d'indifférence. Les médiévaux l'appelaient mélancolie aujourd'hui on l'appelle dépression Comme quoi les désirs sont tous des expressions de cette puissance en nous qu'on appelle le désir de vivre et qui fait toute notre humanité, d'autant plus qu'il y a dans tout désir une part d'imaginaire et de rêve, profondément humaine. [...]

[...] Qu'est-ce qu'être raisonnable ? Renoncer à tous nos désirs, ce serait renoncer à notre humanité désirante ce n'est pas que ce ne serait pas prudent ou pas sage, c'est carrément contraire à la raison. En même temps, cette puissance en nous qu'on appelle le désir peut se déployer à travers une multitude de choses dangereuses auxquelles s'abandonner jusqu'à en devenir esclave serait risquer le pire. Dès lors, si renoncer à ses désirs n'est pas souhaitable, ne faut-il pas au minimum apprendre à leur résister parfois ? [...]

[...] Mais ce n'est pas tout, quelques règles d'éthique sont sans doute nécessaires pour bien vivre. Epicure a beaucoup réfléchit sur la nécessité de donner aux hommes des règles de vie. Selon lui, l'homme raisonnable doit opérer un tri entre les désirs et ne donner son accord qu'aux désirs raisonnables et équilibrants ceux qu'il appelle naturels et nécessaires Y aurait-il alors des désirs artificiels ? D'après Epicure oui, il y a des désirs artificiels comme les désirs de domination, de luxe, d'honneurs, de pouvoir tous ces désirs sont des caprices, des vices, et Epicure recommande de ne pas y céder, pour se concentrer sur ceux qui nous font éprouver une augmentation de notre vitalité, de notre sentiment de vivre. [...]

[...] On peut renoncer à la satisfaction d'un désir, mais pas au désir lui même. Le désir non satisfait n'entraîne pas la mort, mais ne disparaît pas. On ne peut pas décider d'éprouver un désir en particulier, ni de l'éliminer. Freud a montré qu'ignorer ses désirs, les refouler peut se manifester par certains troubles psychiques divers : phobies, névroses, angoisses, dépression nerveuse Il y airait donc aussi une nécessité du désir. Transition : Le désir est au cœur de la vie humaine, en même temps qu'il peut en menacer l'équilibre. [...]