L'homme est un être tiraillé entre deux pôles : passion et raison. Nous savons qu'il est plus simple d'écouter la voie des passions que celle de la raison. C'est pourquoi il est dit communément que l'homme est un être de désir. Ainsi, le désir est souvent perçu comme quelque chose de négatif, fondamentalement lié au manque que l'homme aurait de quelque chose. Or dans ce texte, "Le désir porte sur un autre désir", Alexandre Kojève veut montrer que le désir n'est en aucun cas lié à un manque, et qu'au contraire c'est par le désir que l'homme est amené à prendre conscience de soi. Le désir s'inscrit fondamentalement dans une relation à autrui, qui permet la reconnaissance et la prise de conscience. Ainsi, nous nous demanderons comment Kojève démontre dans ce texte que le désir est « anthropogène », formateur de l'homme.
[...] C'est un désir de savoir quoi faire de son être, un désir d'être quelque chose. Pour Sartre, le désir est donc la manifestation d'une volonté d'accomplissement, de création, d'exister tout simplement ! Cependant nous nous rendons compte que ces deux philosophes s'éloignent de la pensée de Kojève en ce que Spinoza parle véritablement d'un objet du désir, sans parler du rapport à l'autre qui désirerait le même objet Quant à Sartre, il parle de manque alors que Kojève refuse de relier le désir au manque, comme on a tendance à le faire trop facilement ! [...]
[...] Alexandre Kojève : le désir porte sur un autre désir L'homme est un être tiraillé entre deux pôles : passion et raison. Nous savons qu'il est plus simple d'écouter la voix des passions que celle de la raison. C'est pourquoi il est dit communément que l'homme est un être de désir. Ainsi le désir est souvent perçu comme quelque chose de négatif, fondamentalement lié au manque que l'homme aurait de quelque chose. Or dans ce texte, Kojève veut montrer que le désir n'est en aucun cas lié à un manque, et qu'au contraire c'est par le désir que l'homme est amené à prendre conscience de Soi. [...]
[...] En effet, à la lecture des propos de Kojève expliquant que le désir humain ne porterait pas sur un objet réel, positif donné nous pourrions bien entendu lui objecter que nous désirons bien des objets : le dernier portable à la mode est bien un objet, et nous brûlons d'envie de le posséder. Cependant Kojève explique que ce désir ne porte pas réellement sur l'objet (dans notre exemple sur le portable), le désir porte en fait sur le désir qu'une autre personne a de ce portable ! Bien sûr cela ne fonctionne que pour les objets parfaitement inutiles au point de vue biologique (l.14), et non pour les désirs naturels et nécessaires à la survie de tout homme. Notre exemple du portable semble donc pertinent. [...]
[...] Tout d'abord, Kojève se base sur un parallélisme et une anaphore pour en faire ressortir les différences. Il parle de Désir animal constituant un être naturel, seulement vivant et n'ayant qu'un sentiment de sa vie (l.4- et à l'inverse de Désir humain constituant un individu libre et historique conscient de son individualité, de sa liberté, de son histoire et finalement de son historicité (l.2-3). L'animal, purement habité par l'instinct, ne cherche qu'à se procurer le nécessaire à sa survie. Il vit dans un temps biologique et non historique. [...]
[...] Le désir se situe sur le terrain social. Le désir est médiat. Le bonheur est dans le regard de l'autre qui m'envie. On cherche bien à posséder pour se sentir exister. Cependant cette conception du désir selon Kojève n'enlève-t-elle pas une part de liberté à l'individu ? Si je désire une chose, c'est que quelqu'un d'autre la désire aussi Et mon désir de cette chose est en fait motivé par le fait que le désir qu'une autre personne porte dessus. [...]
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