La question du désir est ambiguë du fait que le désir est toujours désir de quelque chose, et ce "quelque chose" nous manque. Au fondement du désir il y a donc une absence ou un manque, et ainsi le désir peut être défini comme l'aspiration à la possession d'un objet que l'on n'a pas ou que l'on n'a plus. L'objet du désir peut se présenter sous différentes formes, soit il s'agit d'un désir amoureux, soit il s'agit du désir d'un objet quelconque. Dans tous les cas, c'est le manque qui est à l'origine du désir. C'est d'ailleurs Platon qui a donné une définition du désir comme un manque dans Le Banquet : "On ne désire pas ce dont on juge ne pas avoir besoin, on ne désire pas ce dont on éprouve aucun manque (...)
[...] En effet, le désir est réinvestit par le sujet dans une création ou dans un mouvement dynamique. D'ailleurs, les plus grandes créations humaines sont le résultat de la sublimation, autrement dit sont des produits du désir. Cette perspective est reprise par Gilles Deleuze, un philosophe français du 20ème siècle, qui pensent que les Hommes sont des machines désirantes et que le désir est moteur de l'existence. III. La maitrise du désir 1. Les Stoïciens Le fait d'essayer de contrôler le plus possible ses désirs est une tradition de l'Antiquité Grecque, puis de la philosophie classique. [...]
[...] Si le désir nous amène à nous perdre et à nous découvrir en même temps, la question de la maitrise de nos désirs est importante. Il ne faut en fait désirer que ce qui dépend de nous, que ce que notre volonté peut contrôler, et de cette sorte, nos désirs seront satisfait et nous ne connaitrons pas la frustration. [...]
[...] Conclusion Désirer n'est donc ni uniquement un moyen de se perdre, ni uniquement un moyen de se découvrir, mais à la fois une mise en danger et un moyen d'accéder à la connaissance de soi. En effet, le désir amoureux est à la fois source d'aliénation puisque ce que l'on recherche dans la fusion est de ne plus se connaitre soi même, et moyen de mieux se connaître, puisque le désir amoureux est décrit comme la rencontre avec notre seule et unique moitié avec laquelle nous formerons une certaine unité. [...]
[...] Pour en revenir au cas du désir amoureux, on peut également l'envisager comme une rencontre avec une autre moitié qui nous manque, et dans ce cas là le désir amoureux serait une découverte de soi. Finalement, si le désir cause une perte de soi ou une découverte de soi, la question de la maitrise des désirs devient primordiale. Dans quelles mesures désirer serait une mise en danger de soi même et dans quelles mesures désirer peut nous permettre de mieux nous découvrir ? Pourquoi le désir est-il une mise en danger ? [...]
[...] Par conséquent, chercher son essence c'est chercher ce qui nous constitue, et c'est donc se découvrir. Or, de tout temps l'Homme cherche à se découvrir, donc l'Homme doit désirer pour mieux se connaître. En fait, le désir, c'est l'ensemble des efforts que l'Homme fait pour sa propre conservation, c'est-à-dire pour demeurer et persister dans l'existence. Notre premier désir est celui de vivre, c'est le désir du sujet à persévérer dans son être De plus, si on conçoit le désir comme l'essence de l'Homme, on le conçoit comme créateur de valeur. [...]
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