Les humains ne sont ni des animaux occupés à satisfaire leurs besoins et leurs envies, ni de purs esprits guidés par leur volonté rationnelle. L'homme, comme le dit Pascal, n'est « ni homme ni bête », c'est un être de désir. Sans doute est-il d'abord animé par des pulsions et par des besoins d'origine corporelle, mais il éprouve aussi des désirs.
Le désir n'est pas réductible à un besoin organique. Exemples : désir amoureux, de gloire, de richesse, de puissance, de sagesse ou de savoir. De plus, le besoin peut être comblé par l'objet qui lui manque (...)
[...] Ce qui te reviens, c'est de tenir correctement le gouvernail de ta volonté sur la mer immense. Ce n'est pas en se rassasiant des choses désirées que l'on prépare la liberté, c'est par la supression des désirs. Epictète, Entretiens Pour être heureux, disaient les stoïciens, il nous suffit de nous rendre totalement indépendant de ce qui ne dépend pas de nous.Ainsi, ne désirant que ce qui est en notre pouvoir, nous ne risquons plus de voir nos aspirations contrariées. " Il y a des choses qui dépendent de nous ; il y en a d'autres qui n'en dépendent pas. [...]
[...] Les Hommes d'aujourd'hui toutefois avec plus de ressources ne gouttent point de plus grand plaisir que n'en gouttait alors dans ses forets la race des fils de la Terre Lucrèce Il veut dire que le perfectionnement dans les arts n'est pas ce qui détermine mon bonheur. Le désir esthétique est naturel car il vise au rétablissement d'un accord, d'une harmonie. Le bonheur pour Epicure, il ne s'agit en aucun cas d'une recherche effrénée du plaisir, quel qu'en soient les conditions et les conséquences. [...]
[...] On peut enfin dégager des besoins engendrés par une dynamique économique et sociale. Il y a une différence entre assouvir un besoin et désirer : avoir besoin d'argent est une chose, en désirer par cupidité, une autre. On ne dira pas non plus que les hommes ont besoin d'être riches, célèbres, ou immortels, mais qu'ils le désirent. Manger est un besoin, non manger un repas sophistiqué. Le désir possède une dimension psychique, il trouve sa source dans la pensée et encore plus dans l'imagination. [...]
[...] La vraie vie est la vie des forts, elle est dans la démesure, dans l'orgie et la volupté et pas dans la restriction, la limitation, la suppression des désirs ! Ouf ! Comme apologie de l'immoralité on ne peut mieux faire ! La première remarque que fait Socrate dans la suite, c'est qu'au moins Calliclès a le mérite de la franchise. Il dit tout haut ce que beaucoup pensent tout bas ! Nous avons peut-être besoin de la figure de Calliclès pour contempler en face notre avidité, notre violence sous couvert de la satisfaction brutale des désirs. [...]
[...] Le peuple grec craint le sort des âmes après la mort. Il redoute le monde de l'Hadès. Ainsi, un corps qui n'a pas de sépulture va errer éternellement. Epicure va rejeter tous les mythes de l'Hadès. Pour Epicure, les Dieux existent mais ils n'ont aucuns rapports avec les Hommes. Les Dieux, pour lui, évoluent dans un monde qui ne connait pas de déperdition d'atomes. Or dans le monde humain, les déperditions d'atomes ne sont pas compensées. Or pour Epicure, un Dieu malade ou souffrant n'a aucun sens. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture