désir, satisfaction, pyramide des besoins de Maslow, satisfaction du désir, Calliclès, volonté, Psychologie, sentiments, facteurs externes, facteurs internes, quête de satisfaction, recherche de satisfaction, facteur limitant, moralité, richesse, amour, Socrate, Gorgias, Platon, réalisation des désirs, Balzac, La peau de chagrin, être de manque, Schopenhauer, souffrance, objet du désir, Rousseau, Françoise Dolto, évolution, illusion, cristallisation de Stendhal, insatifaction permanente, manque
Le sujet qui nous est proposé nous invite à nous interroger sur la relation entretenue entre un désir et sa propre satisfaction. Il s'agit là d'une question qui intervient très tôt dans la vie de l'homme : dès l'enfance qui s'avère également être éminemment complexe. Puisqu'on retrouve deux notions qui semblent au premier abord difficilement conciliables : d'une part, le désir, si on s'en rapporte à un point de vue notionnel, peut être simplement défini comme une constante tendance qui porte les hommes à posséder ou à atteindre ce qu'ils n'ont pas. D'autre part, le désir se fixant toujours sur l'objet de désir issu d'une représentation psychologique et qui de ce fait s'individualise en fonction de l'apparence qu'on lui donne. Derrière le désir se traduit un sentiment plus profond et axiomatique de l'homme, celui du manque, car s'il y a recherche de l'objet de désir, c'est bien parce que celui-ci est initialement manquant. Tout l'enjeu du désir serait alors de panser, de combler ce manque par l'obtention de l'objet de désir qui figurerait alors comme l'allégorie de ce que nous n'avons pas.
[...] Ou condamner son désir ? Tout l'intérêt de la satisfaction d'un désir ne réside-t-elle pas justement dans l'insatisfaction nécessaire et permanente ? En effet, notre hypothèse initiale a été de penser que le désir voulait être satisfait et que de ce fait, il était subordonné à la valeur d'un objet tiers au lieu de refuser à l'inverse de penser que le désir précède l'objet désiré qu'il produit. En cela, nous avons fait dépendre dans notre thèse la satisfaction du désir à la réalisation de celui-ci, en raison du fait que par nature le désir se projette sur un objet externe de désir. [...]
[...] Celui-ci peut également être perçu comme un facteur externe limitant l'accessibilité de son désir. En effet, le temps s'il s'avère trop long ou semble inaccessible, le désir de l'enfant ne va pas s'accroitre indéfiniment, mais au contraire diminuer progressivement et disparaitre : telle la retombée d'une courbe gaussienne l'enfant perdra progressivement puis totalement l'envie du camion rouge, ou plus précisément son désir sera porté sur un autre objet de désir, un objet de substitution. Ainsi, dans sa quête de la satisfaction du désir, l'enfant va être confronté à des facteurs externes, qui ne dépendent plus uniquement de lui-même et qui peuvent se montrer comme un frein à l'asservissement de son désir. [...]
[...] C'est l'idée que développe Stendhal quand il définit le concept de cristallisation. À savoir que du moment que l'objet reste désiré, la représentation faite par le travail de l'esprit de l'homme s'accompagne d'illusions, d'une mystification de l'objet désiré. C'est alors une transfiguration de l'objet qui a lieu : on lui attribue, on lui cristallise des qualités, des valeurs qui ne lui sont pas propres. Quand l'objet est possédé, il est tel qu'il est réellement non comme nous avons pu l'imaginer, il est alors différent de l'objet désiré, c'est la déception. [...]
[...] Il y a donc une incapacité humaine à pouvoir accéder à une satisfaction pleine et entière d'un désir. Cette différence dans la conception de la satisfaction du désir, on le retrouve dès la Grèce antique dans l'ouvrage de Platon « Gorgias ». Dans celui-ci, Socrate débat avec Calliclès pour qui l'accès au bonheur (soit un état de pleine satisfaction) réside dans la réalisation et la satisfaction de tous nos désirs. La force argumentative de Socrate sera alors de comparer cette tentative à celle d'un homme qui chercherait vainement à remplir des tonneaux percés. [...]
[...] De là à dire que, par nature, un désir ne serait qu'insatisfaction, il n'y a qu'un pas. C'est justement là une partie de la thèse de Schopenhauer. En effet, selon lui, la réalisation d'un désir se résulte à la citation suivante : « c'est comme l'aumône que l'on jette à un mendiant, elle lui sauve aujourd'hui la vie pour prolonger sa misère jusqu'à demain ». Par cela, il faut comprendre que la force du désir qu'il nomme « le vouloir-vivre » et qui, comme on a pu l'évoquer, pousse et contraint l'homme à constamment désirer se résume selon Schopenhauer à une source de souffrance et d'insatisfaction quasi permanente. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture