Dissertation tentant de répondre à la question suivante : au nom de quoi le désir serait-il condamnable ?
[...] Le désir deviendrait donc un acte de l'âme. Peut-on en effet encore appeler aliénation cette force qui développe nos capacités et nous révèle à nous- même ? N'est-elle pas plutôt, comme le souligne Rousseau, ce qui met en mouvement notre infinie perfectibilité ? C'est à dire notre faculté à dépasser les déterminations de l'instinct grâce à l'acquisition perpétuelle de nouvelles capacités qui perfectionnent notre action et notre entendement. Le désir serait donc comme l'essence même de l'humain. C'est grâce à lui que l'Homme doit faire preuve de raison, de réflexion, de patience, d'orientation C'est donc ce qui élève l'Homme au rang animal par ses actions de l'âme. [...]
[...] Et en effet, sans désir, nous vivrions simplement dans le besoin, nous serions comme des animaux. Si nous étions satisfaits en les assouvissant, nous nous ennuierions sûrement. Notre vie sera plate et nous n'aurions pas le pouvoir d'inventer toutes ces choses qui nous rendent humain. Il faut donc user de notre conscience et de notre intelligence pour contrôler et faire bon usage de nos désirs mêlés à l'imagination. Seulement, le désir peut être aliéné par la société comme nous l'avons vu. [...]
[...] Le désir semble donc condamnable au nom de la passion. Mais cette passion, si elle est ressentie par l'Homme malgré lui, ne peut-elle pas être pour autant maîtrisée par la suite ? Si c'est le cas, cela montre que le désir est condamnable au nom de la passivité de l'Homme. Celui-ci doit essayer de lutter et faire les efforts nécessaires. Pour lutter contre la passion, le seul remède est l'exercice de la raison. Pourtant nous avons vu que la raison pouvait être altérée par cette même passion. [...]
[...] On peut ainsi dire que notre société contribue au refus de nous- même, de notre naturel, et de notre propre corps en tant que tel, surtout lorsqu'il vieillit, et qu'elle incite à sa transformation (avec par exemple les piercings, le silicone, la chirurgie plastique, etc ) en une sorte de machine performante qui n'est en fait qu'une boite de résonance, une façon d'appeler l'autre et sa reconnaissance. Malheureusement, ce n'est pas moi dans mon identité de conscience corporelle qui est alors reconnu, mais seulement mon corps qui est devenu simple spectacle. Le désir de reconnaissance porte ici la marque d'un échec et d'une illusion terrible. Au nom du rapport à autrui, le désir peut nous aliéner et donc être condamnable. [...]
[...] En effet, il n'y a pas à douter qu' un Homme privé de relation sexuelle pendant longtemps sera facilement enclin à abuser de personne pour tenter de combler le manque qu'il a subi. La culture est donc nuisible dans certaines circonstances car elle pervertit le désir, neutre à la base. Seulement, le désir n'occasionne pas un manque uniquement lorsqu'il est refoulé. En effet, le désir est relativement ambigu. Si le besoin se termine lorsqu'il est assouvi, momentanément, le désir quant à lui semble refuser d'être assouvi. Il est d'abord auto- destructeur car il cherche à s'assouvir, à rechercher un plaisir et une fois satisfait, il meurt. [...]
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