Désir, imaginaire, imagination, objet, manque, sujet désirant, chose désirée, sujet, réalité, monde du simulacre, objet du désir, Platon, Freud, Descartes, Spinoza, Heidegger, Marcuse, Castoriadis, restriction, désir-manque, effectuation, pulsion, devenir, perception, réel, pensée, logos, éros, impulsion, epithumia, thumos, volonté, Socrate, désir actif, nécessité, sublimation, groupe social, société, refoulement, subjectivité individuelle, subjectivité, puissance, projection de soi, nature, frustration
Pour le désir, avoir un objet, se donner un objet, c'est être tourné vers cet objet en tant qu'il me fait défaut. La question posée sous-entend que le désir a bien un objet, et il s'agit d'étudier sa nature. À première vue, puisque le désir est conçu comme l'épreuve du manque par un sujet fini, le désir se porte sur une chose absente de la vie du sujet désirant. Mais en tant qu'elle est désirée, la chose est présente par sa représentation dans l'esprit du sujet, c'est-à-dire par l'objet. Dès lors, le désir pense et s'imagine l'objet qu'il se donne. Si le désir n'a d'objet qu'imaginaire, comment rendre compte du fait qu'au cours de la vie, chaque sujet affirme son désir pour une chose effective, réelle, qu'il peut saisir ? La chose poursuivie par le sujet ne serait-elle qu'un substitut à l'objet imaginaire désiré ?
[...] Le désir n'a pas d'objet qu'imaginaire, il est lui-même en rapport actualisé avec l'objet qui se présente. Le désir est un mode d'ouverture à la chose. Reste à concilier un désir qui ne donne pas toute sa puissance en restant enfermé dans l'imaginaire avec un désir qui s'affirme en sortant du cadre de l'imaginaire. Réconcilier imaginaire et réalité pour donner à l'imaginaire sa positivité, pas seulement comme représentation du monde, mais pour ce qu'il est. Le désir comme le passage de l'imaginaire à la réalité Marcuse La répression de la pulsion est liée aux modalités de la lutte que l'homme livre à la nature pour compenser sa fragilité, se protéger et assurer sa domination. [...]
[...] La chose désirée n'est pas imaginaire, mais à partir du moment où cette chose est présentée à ma perception et s'offre à mes sens, le désir en produit un double dans l'imagination et c'est ce simulacre, qui diffère de la réalité, qui est visé. Le désir s'établit entre la force d'une première impression et sa trace dans l'esprit. L'imaginaire s'établit dans le devenir d'une perception, un souvenir qui peut-être altéré. C'est la volonté et le travail de la pensée qui doivent contenir l'intensité de ces inclinations sensibles. Descartes entend par exemple se déprendre de l'inclination qu'il a pour les filles qui louchent. Cette attirance est le fruit d'un émoi ressenti longtemps auparavant pour une fille qui louchait. [...]
[...] L'imaginaire dépasse l'échelle d'une subjectivité individuelle prise dans sa singularité et se constitue comme un réseau d'images permettant de donner sens au monde réel. Ainsi, le désir ne se donnerait-il pas plutôt un objet « réel », qu'il tente d'atteindre en passant par l'imaginaire ? La limitation de l'objet du désir au champ de l'imaginaire a-t-elle du sens ? Doit-elle être vécue comme une restriction ? L'objet désiré par le sujet n'est qu'une image Freud On reconnaît une spontanéité du désir, qui a donc une part d'inconscient. [...]
[...] D'où la recommandation de ne « pas prendre ses désirs pour la réalité ». Pourtant l'affirmation de son désir n'est-elle pas contenue dans le désir lui-même ? L'imaginaire est aussi ce par quoi le sujet se rapporte au monde. Ainsi, le désir n'est-il pas appelé à se déployer dans cette réalité ? Le désir s'affirme en se donnant des objets qui dépassent le champ de l'imaginaire Platon La perception et les sensations permettent un rapport sensible aux choses, tandis que la pensée établit avec elles un rapport noétique. [...]
[...] Le désir projette un monde formé par l'ensemble de mes rapports (cosmos, ce qui parait). L'âme n'aspire pas qu'à posséder l'objet, mais aussi à accéder à l'essence, à la substance (ousia) de l'objet ainsi qu'à la sienne. L'aspiration de l'âme à la substance permet le « dasein » (rapports de l'étant au monde que nous sommes). C'est par le désir que je suis au monde. Être au monde, c'est s'épanouir à partir de soi-même. Le désir tend vers la chose pour développer ses possibilités. [...]
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