Tous les hommes connaissent le désir au cours de leur vie. Le désir est une forme d'envie, de besoin mais aussi de manque qui n'est jamais satisfait. En effet, la principale caractéristique du désir est de toujours se renouveler, de toujours renaître alors qu'on le croit satisfait.
Au moment où l'objet du désir est acquis, celui-ci devient moins désirable et alors un nouvel objet est désiré. C'est pourquoi il est assez complexe puisque dans le même temps qu'il cherche à être satisfait, il ne veut pas l'être. Se mêlent en lui souffrance et plaisir qui sans cesse se répètent (...)
[...] Cette prise de conscience pourrait d'ailleurs elle- même se traduire par un désir : le désir de maîtriser ses désirs. Ce serait une sorte de désir essentiel, au dessus des autres, dont la satisfaction permettrait à l'homme de se dégager de l'influence de ses désirs sur ses actes, sur sa volonté. On peut également tendre vers une maîtrise de nos désirs par la raison. La raison, faculté essentielle de l'homme, s'oppose aux désirs qui pourraient d'ailleurs s'apparenter aux passions que nous subissons tous. [...]
[...] Or, la vie en société suppose que chacun respecte l'autre afin de vivre dans une société pacifique ou, tout du moins, de réduire les conflits qui pourraient exister. C'est pourquoi, il est de notre devoir à tous de maîtriser ses désirs le mieux possible afin de ne pas nuir à autrui. Accomplir ce devoir serait ainsi obéir à la morale et, dès lors, selon Kant, devenir digne d'accéder au bonheur. Etre maitre de ses désirs c'est aussi pouvoir atteindre un certain degré de bonheur. [...]
[...] En réalisant notre désir, loin d'augmenter notre plaisir et d'atteindre une forme de béatitude, celui-ci diminue en même temps que la souffrance. C'est ainsi que Platon, dans le Gorgias, illustre cette ambigüité à travers la soif. Pendant que je bois, ma souffrance, c'est-à-dire mon désir de boire, diminue et, par conséquent, le plaisir de boire aussi. Cependant, les désirs ne sont pas si évident à satisfaire, ils sont en effet à distinguer des simples besoins vitaux comme la faim ou la soif. [...]
[...] Bien que les désirs soient en grande partie inconscients, en tout cas quand il ne s'agit pas de désirs concernant des besoins vitaux, l'homme dispose d'outils pour tendre à maîtriser ses désirs. Nous allons maintenant voir comment l'homme, malgré une réelle difficulté, peut parvenir à une certaine maîtrise de ses désirs. Les désirs conditionnent l'homme à être leur esclave. Ils les contraignent, en quelque sorte, à toujours chercher à les satisfaire et ce tout au long de sa vie puisque le désir se renouvelle sans cesse. [...]
[...] Nous pouvons ainsi agir en ignorant que ce sont nos désirs qui dictent nos actes et non notre volonté. Il existe, en effet, des désirs inconscients. Ceux-ci sont bien en nous-mêmes mais sont formés dans notre inconscient, qui lui-même échappe en partir à notre conscience et donc à nous. Pour illustrer cette difficulté a avoir conscience de nos désirs, et donc à les maîtriser, Freud prend l'exemple du désir corporel. Pour Freud, les désirs corporels sont la conséquence d'un interdit universel et antique chez l'homme : celui de l'inceste. [...]
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