À première vue nous aurions tendance à penser qu'en effet le désir est la marque de la misère humaine. Nous n'ignorons pas que le désir est suscité en chacun de nous et que nous ne pouvons nous y soustraire, de plus le désir a la particularité de n'être jamais assouvi, il est donc un éternel recommencement puisque notre soif ne peut être étanchée.
Mais penchons-nous un peu plus sur la question, le désir est-il foncièrement mauvais ? Ne pourrait-il pas servir aussi à nous pousser hors de nos limites ? De plus ne pouvons-nous pas essayer de vivre aisément avec nos désirs sans avoir à les nier ? Si nos désirs s'imposent à nous, sont-ils incontrôlables pour autant ?
[...] Quand nous en avons tiré la conclusion que la marque du désir dans la misère n'était pas irréversible car nous pouvions exercer pouvoir sur nos désirs, nous nous sommes posé la question suivante : Si le désir est là, et que nous pouvons lui accorder ou non de l'importance, c'est que ce même désir a une fonction dans la condition humaine, alors devons-nous le renier en tant que misère ou au contraire, est-il acteur positif de notre condition ? Il en est ressorti que le désir nous poussait hors de nos limites, nous propulsait au-devant de l'évolution et du plaisir. Il n'y avait donc point de misère humaine à condition de ne pas se laisser séduire par tout désir. Sur le sujet Le désir est-il la marque de la misère humaine ? [...]
[...] Ce qui était donc au départ un désir puisqu'il n'était pas indispensable se transforme en besoin, car il est apaisé dès sa satisfaction, pour un moment du moins. Hormis ces formes de dépendance, pouvons-nous freiner nos désirs ? Il semble bien que oui. Mais est-ce notre raison qui freine nos désirs ? Imaginons que je désire une nouvelle voiture. Sachant que celle que je possédais avant était presque neuve et marchait très bien, mais seulement l'envie m'en fait désirer une que je juge plus plaisante par quelconques critères. [...]
[...] Et si nous suivons cette optique, alors le désir est au contraire tremplin vers l'évolution. Il faut savoir se laisser emporter par des désirs qui peuvent être réalisés sans conséquences néfastes, et ainsi œuvrer pour en retirer la substantifique moelle du plaisir. Si nous voulons parler de misère dans le désir ce serait à la condition que nous nous laissions totalement gouverner par celui-ci, en oubliant notre raison, et en agissant égoïstement sans mesurer les actes auxquels le désir nous contraint. Bibliographie indicative Le désir et la distance. [...]
[...] Nous ressentons tous l'assaut du désir, et notre conscience le sait, pourtant il n'est pas faute de flirter avec l'idée d'assouvissement qu'il nous procurerait une fois satisfait. Mais est-ce vraiment le corps qui a le monopole de nos désirs ? Il est bien facile de relayer au corps tout ce que nous ne pouvons contrôler mais ne sommes-nous pas la cause de notre propre misère ? Si l'apparition du désir est certes inconnue à notre conscience, rappelons que notre conscience est complexe. [...]
[...] Si oui, cela voudrait dire que notre désir est purement matériel, et qu'il ne vise rien de plus que l'objet en lui-même. Mais au contraire, il serait plus logique de désirer quelqu'un que quelque chose, du moins, c'est dans cela que se reconnaîtrait la profondeur la nature humaine. L'objet de notre désir ne pourrait donc être qu'un prétexte pour devenir comme l'autre, dans ce cas nous fonctionnerions sur le mode : il faut avoir pour être. Ce qui n'a rien d'étonnant venant des Hommes. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture