Aucun être humain ne serait vivre sans désirer. Le désir est le moteur fondamental de notre conduite. Nous sommes des êtres de désir. Pourtant le désir est difficile à expliquer.
Le désir n'est ni une résolution de la volonté, ni un besoin. Or je peux vouloir ce que je ne désire pas et désirer ce que je ne veux pas. Le désir s'impose à moi, il n'est pas de l'ordre du simple souhait ou de l'intention. Le besoin, quant à lui, est une nécessité de l'organisme. Or je ne désire pas ce qui m'est nécessaire, c'est au contraire ce que je désire, parce que je le désire, qui m'est indispensable. Le besoin s'explique par le manque qu'il exprime. Mais, alors que la satisfaction du besoin comble ce manque, le désir, lui, ne s'explique pas par l'absence : c'est lui qui rend compte du manque.
[...] Le désir précède le manque. Comment expliquerait-on que la personne aimée nous manque si nous ne la désirons pas ? Désirer n'est pas du tout une chose facile, mais justement parce qu'il donne au lieu de manquer. L'origine du désir Il y a un paradoxe du désir. Loin d'exprimer un manque originaire, le désir semble présupposer un moment de bonheur satisfait. Je ne peux désirer quelqu'un que parce que je sais qu'il est désirable. Mais comment le saurais-je, sinon parce que j'ai déjà éprouvé une satisfaction liée à cette personne ? [...]
[...] Le désir est-il un manque ou plénitude? Aucun être humain ne serait vivre sans désirer. Le désir est le moteur fondamental de notre conduite. Nous sommes des êtres de désir. Pourtant, le désir est difficile à expliquer. Le désir précède le manque Le désir n'est ni une résolution de la volonté, ni un besoin. Or je peux vouloir ce que je ne désire pas et désirer ce que je ne veux pas. Le désir s'impose à moi, il n'est pas de l'ordre du simple souhait ou de l'intention. [...]
[...] Y a-t-il une raison des passions ? Il est commun de voir dans la passion un emportement qui fait perdre la raison et entraîne vers des conduites excessives. Rien n'est plus déraisonnable qu'une passion, pense-t-on. Mais c'est encore une vue de la raison Souffrance, inaction et désordre. La passion est l'état de celui qui pâtit. Pâtir, c'est souffrir, au sens général d'être affecté et au sens particulier de subir un mal. La passion est donc une affection de l'âme, qui peut être heureuse l'amour, par exemple ou malheureuse la jalousie. [...]
[...] Le désir est toujours déjà là, plein de ressources, et toujours ce que nous désirons nous manque, de sorte que nous ne cessons jamais de désirer. Le désir constitue notre être. Il est, comme le dira Spinoza, l'essence de l'homme, l'effort par lequel chacun persévère dans son être. Freud se souviendra de cette analyse et du mythe d'Aristophane : il reconnaîtra dans le désir, sous le nom de libido le moteur de toute notre conduite, forgé dans l'expérience originaire de satisfaction du nourrisson. Lacan retiendra que le désir, lié à une demande toujours insatisfaite, est constitué d'un manque qui ne peut être comblé. [...]
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