Le désir est-il un besoin ?

Résumé du document

Le désir est une tendance du sujet qui le porte vers un objet qu'il imagine source de satisfaction. Il est proprement humain, car il implique la conscience de l'être qui désire. Le besoin est la sensation qui porte un être à accomplir certains actes qui lui paraissent nécessaires. Mais le désir est-il un besoin ?

Par définition, le désir n'est pas essentiel à la survie de l'Homme, ce n'est donc pas un besoin. Cependant, l'Homme est un être qui a une conscience donc qui vit de désirs. Il ne survit que grâce à des besoins, mais vit pleinement grâce à ces désirs bien qu'ils soient superflus. Donc, l'Homme n'est il pas un être qui a besoin de désirer ?

Extraits

[...] La théorie de Descartes reste similaire pour ce qui est du désir. Descartes, philosophe du XVIIe siècle qui s'attache assez aux pensées stoïciennes mais qui les adapte en fonction de ses idées propres. Dans le Discours de la Méthode, il parle de sa théorie sur le désir. Il dit : Ma troisième maxime est de tâcher toujours à plutôt vaincre la fortune, et à changer mes désirs que l'ordre du monde Selon Descartes, l'Homme cherche à conformer sa vie à ses désirs, c'est ce qui le rend malheureux. [...]

[...] Et l'Homme peut-il vivre sans désir si celui-ci lui amène plus de malheur que de bonheur ? Cependant le désir n'est pas vital à l'Homme, sinon ce serait un besoin. De plus, de par le fait qu'il est désir, il pose problème pour le bonheur de l'Homme. L'Homme ne vit pas de désirs comblés ou de frustrations nées de désirs non comblés. L'Homme vit de réponses à ses besoins qui sont par définition vitaux. Pour vivre, l'Homme a besoin de boire, de manger, de dormir et de copuler pour la survie de l'espèce. [...]

[...] Donc du désir nait le malheur. De plus, aucun objet que l'Homme désire ne le comble réellement. A chaque fois, de nouvelles possibilités s'offrent à lui, le désir renait alors et de façon plus grande. J'ai le désir de boire du vin, j'achète une bonne bouteille, je satisfais un désir et je jouis de la satisfaction de ce désir, mais je sais qu'une autre bouteille de vin est meilleure que celle que je bois, je suis donc frustré et malheureux de ne pas avoir gouté à ce meilleur vin. [...]

[...] Un juste milieu entre rationalisme pur et donation totale au désir n'est-il pas nécessaire à l'Homme afin qu'il trouve le bonheur recherché ? Le juste milieu nous est proposé par trois philosophies différentes. Celle de la foi chrétienne, celle d'Epicure et celle des stoïciens. La tradition religieuse chrétienne nous apprend que le corps est source de péché à partir du moment où les plaisirs de la chair sont prioritaires par rapport à la culture l=de l'âme et notamment de la foi. La religion lance un appel à la maîtrise de soi et de ses désirs. [...]

[...] La raison cherche donc à lier nos idées et à les rendre cohérentes, c'est l'exigence d'un accord avec le réel. Toute contradiction s'oppose au principe de raison ; le désir est donc en opposition totale avec la raison. Ne faudrait-il donc pas que la raison l'emporte sur cette source d'insatisfaction et de malheur ? L'Homme désire tout et n'importe quoi. Il y a opposition entre le rationalisme d'un esprit qui se veut doué de raison comme celui de l'Homme et le désir que ce dernier éprouve. [...]