D'un point de vue psychologique, le désir est une tendance devenue consciente d'elle-même, qui s'accompagne de la représentation du but à atteindre et souvent d'une volonté de mettre en oeuvre des moyens d'atteindre ce but. C'est ainsi qu'il est à la fois représenté comme une source de plaisir et de satisfaction une fois qu'il est comblé, mais aussi comme un objet de souffrance et de désarroi. Nous éprouvons sans arrêt des désirs, que ce soit d'avoir envie d'une belle voiture ou simplement d'atteindre le bonheur. Le désir semble donc faire partie intégrante de nous et nous accompagner dans les différentes étapes de notre vie, même jusqu'à notre propre fin. A première vue, si le désir, une fois comblé, semble apporter une certaine satisfaction, celle-ci paraît cependant impliquer un intérêt qui ne concerne que la personne qui désire. Mais qu'en est-il alors des désirs tournés vers autrui, vers nos proches ? (...)
[...] Le désir devient alors producteur. L'individu a la possibilité de se réaliser à travers l'accomplissement de son désir. Nous avons donc vu à travers cette étude sur le désir et son intérêt que même si, à première vue, il existe des désirs envers autrui dont nous ne tirons aucun bénéfice, de part notre capacité à nous construire jour après jour et à orienter parfois notre pensée vers ce que nous voulons vraiment, nous avons, cependant, toujours en vue un quelconque intérêt, susceptible de nous satisfaire, même au détriment d'autrui. [...]
[...] L'amour d'une mère pour sa progéniture n'en est- il pas le meilleur exemple ? Qu'est-ce qu'une mère ne ferait pas pour que son enfant ait tout ce dont il est besoin et soit heureux? Ne souhaitons- nous pas que toute notre famille se porte bien et qu'elle ait la merveilleuse possibilité d'accéder au bonheur ? Quand nous apprenons une bonne nouvelle venant de la part d'un parent, ne sommes-nous pas heureux pour lui et ceci malgré le fait que nous n'ayons rien à y gagner, si ce n'est le plaisir de voir cette personne si chère à nos yeux, contente de son sort ? [...]
[...] Outre le désir lié au sort d'autrui, l'appât du gain est un parfait exemple de notre individualisme. En effet, et surtout aujourd'hui, dans une société en crise, l'envie d'amasser de l'argent semble avoir pris le dessus sur toutes nos autres attentes. Le désir de faire du profit est présent en chacun d'entre nous et ce qui nous différencie est la manière dont nous voulons parvenir à le satisfaire (certains ne reculeront devant rien pour l'assouvir, d'autres garderont quand même en tête certains principes et règles morales). [...]
[...] L'Homme est-il par nature égoïste? Nous verrons dans une première partie que le désir peut être en effet désintéressé, puis dans une seconde partie nous verrons finalement que tout désir est finalement intéressé, que ce soit consciemment ou inconsciemment. Selon Spinoza, le désir est l'essence même de l'Homme. En effet, quelque soit l'époque dans laquelle il a vécu, l'Homme ne peut s'empêcher de désirer ce qu'il n'a pas, signe de sa condition humaine. Il existe dans le coeur humain un inachèvement et une absence de plénitude qui l'ont toujours poussé à vouloir ce qu'il ne possédait pas. [...]
[...] Il semblerait que si mais l'être humain est-il vraiment capable de maîtriser ses pensées et parfois les contrôler suffisamment pour les orienter vers un effet altruiste ? Descartes semble en tout cas le penser. En effet, le philosophe considère qu'il ne s'agit que d'un mouvement de volonté qui va alors pousser l'individu à orienter ses désirs vers ce qui lui est accessible, délaissant tout ce qui est hors de sa portée, afin d'éviter une souffrance extrême. Mais il est légitime de se demander si le désir a-t-il toujours une fin. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture