Dissertation de Littérature ayant pour sujet : "Nos désirs peuvent-ils être comblés ?".
[...] Dans cette optique, il devient évident que nos désirs ne peuvent ê comblés ; le seraient-ils en apparence qu'ils ne le seraient pas en profondeur. Que désirs les plus primaires ; elle les déplace vers des objets économiquement intéressants, et entretient soigneusement leur maintient, en n'en proposant que des satisfactions temporaires. Tel est bien le jeu de la société dite de «consommation», qui suscite des désirs à propos d'objets (de la plaquette de chewing-gum à l'automobile de luxe) qu'il est plus ou moins possible de s'approprier. [...]
[...] La consommation est peut-être synonyme d'aliénation, mais elle peut aussi apparaître, pour ceux qui s'y adonnent, comme authentiquement bénéfique ou satisfaisante. C'est toute fois à condition que la façon dont elle comble le désir (même suscité) soit connue de l'autre. Hegel considère qu'un objet est d'autant plus désiré qu'il l'est par l'autre. Dans la société contemporaine, toute satisfaction d'un désir doit de même être rendue publique, ne serait-ce que pour susciter le désir de l'autre et y trouver sa satisfaction. [...]
[...] Nos désirs peuvent-ils être comblés ? Il semble difficile d'imaginer un homme dépourvu de désir, tant ce dernier peut sembler consubstantiel (d'une seule et même substance) à l'existence même : sans désir, comment concevoir l'action en quête de quoi que ce soit, la persistance dans la vie, l'envie de continuer jusqu'au lendemain ? Il suffit toutefois d'évoquer ces occurrences pour constater la diversité du désir, de ses buts ou de ses intensités : de l'envie passagère au désir forcené, les gradations st nombreuses, et donc les possibilités de satisfaction. [...]
[...] Tout désir paraît obéir à ce cycle de satisfaction éventuelle et de réapparition. Et il ne s'agit pas seulement, en satisfaisant un désir, d'aboutir à un équilibre (comme lorsque l'on se nourrit simplement pour mettre un terme au déséquilibre physiologique –besoin-) : il est question de profiter de ce qui apporte à l'existence une dimension supplémentaire. Le désir peut détruire son objet mais se reporter sur un autre : Don Juan lui-même, qu'il aime les femmes, ou comme on peut aussi le dire, l'amour, subit le revers de la gourmandise : comme celui qui consomme son gâteau (et qui en détruit son existence), il consomme femme après femme, parce que la possession fait disparaître l'intérêt. [...]
[...] Si, par hypothèse, on admettait que la satisfaction des désirs équivaut au bonheur, on pourrait encore se demander si ce bonheur pourrait être ressenti par un individu s'il n'était pas connu au moins d'un autre. C'est dire que dans tout désir, même comblé, demeure un désir second : celui que l'autre le reconnaisse comme tel. Il est donc impossible que les désirs soient définitivement comblés, dès lors qu'ils entrent dans cette circulation sociale des discours de reconnaissance, par définition extensibles sans limite. [...]
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